Déshérités

Notre Oncle d’Amérique – aucune parenté voulue avec le film culte d’Alain Renais* – vient de nous annoncer la nouvelle. Il ne financera pas nos élections. C’est dans l’ordre des choses. Jusqu’ici, il n’avait financé que ses élections; des élections qu’il a toujours bien préparées pour nous et que, cette fois, comme des enfants gâtés, nous lui avons jetées à la figure.

C’est la tante Europe qui est partie la première. Elle n’en revenait pas de notre outrecuidance de Saintanise remettant en question les décisions avisées de nos meilleurs. Tant pis pour nous. Ce sera sans elle. Ses observateurs, qui n’observent finalement pas grand chose, iront observer pour ne rien observer ailleurs. Cela nous apprendra.

Notre Oncle laissait entendre, depuis quelque temps, qu’il se retirerait aussi. Notre Prince de la Saint Valentin nous avait alors rassuré : nous nous débrouillerions tout seul s’il le fallait. Aujourd’hui, il semblerait qu’il le faille. Faisons donc. Je suis convaincue que nous ne pouvons faire pire que de dépenser 100 millions de dollars pour la (s)élection des membres d’une législature dont l’impéritie est la caractéristique la moins inquiétante, alors croisons les doigts. 

En attendant, continuons de documenter les incroyables aventures d’une communauté internationale, sans drap et déshonorée, qui s’essaie, avec de moins en moins de succès, à nous faire peur.

Les États-Unis d’Amérique nous informent que, après avoir dépensé 33 millions de dollars à propos des élections haïtiennes, ils n’ont plus de réserve. On les comprend. Ils ont besoin de tout leur budget élections pour s’occuper des leurs qui s’annoncent particulièrement entertaining entre une mythomane va-t-en-guerre et un mégalomane misanthrope et pour financer l’énième enquête des parlementaires Républicains visant à éliminer de la course la candidate Démocrate à la présidence.

L’Europe, elle, bien silencieuse ces temps-ci parce que boudant, doit être en train de reconsidérer cette démocratie libérale qu’elle veut nous imposer, entre résultats décevants du #Brexit et reprise des élections autrichiennes pour cause d’irrégularités. Entre récolte de migrants et montée de l’extrémisme, elle a certainement mieux à faire que de surveiller les ingrats que nous sommes.

La tante et l’oncle (momentanément) partis, c’est le moment de faire tout ce dont nous avons rêvé mais que nous n’avons pu faire jusqu’ici, comme :

  • conduire la voiture électorale, rien que pour en faire l’expérience, pour voir ce que ça fait, en espérant que nous ne renouvellerons pas le monumental accident de 2000 où il nous a fallu demander pardon puis appeler à l’aide;
  • inviter nos amis, tous nos amis, ceux qui sont comme nous et ceux que n’approuvent pas l’oncle et la tante, tous ces amis d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine qui hésitent à passer nous voir parce que c’est tacitement interdit;
  • organiser la boum du siècle, un super party où nous pouvons faire toutes sortes d’expérimentation pour et par nous-même, où nous irons dormir dans leur lit et élire nos élus, où nous nous gaverons de démocratie à en être malades.

La tante et l’oncle n’ayant pas laissé d’argent, le risque de mourir de faim s’ils ne reviennent pas vite est réel. Mais, nous les connaissons bien. Au moins autant qu’ils nous connaissent. Ils reviendront.


Pour ceux qui souhaitent le (re) découvrir, j’ai retrouvé le film d’Alain Renais,  dans son intégralité,  sur YouTube. De rien !

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