C’est le Président Jovenel Moïse qui doit être content. Le rapport de Transparency International vient de sortir et Haïti occupe désormais la place 157 (sur 180) parmi les pays les moins corrompus de la planète. Avec un score de 22 sur 100, nous sommes bien loin de la Nouvelle-Zélande, premier de la classe avec un impressionnant 89. C’est bien la preuve que les cinq premiers problèmes du pays sont : la corruption, la corruption, la corruption, la corruption, la corruption.
Haïti partage son rang avec deux États tout ce qu’il y a de plus recommandable: l’Ouzbékistan, pays du népotisme et de l’extorsion, où la fille du président (et, possiblement, le président lui-même) est mêlée depuis des années à une histoire de corruption ; le Zimbabwe, pays qui a accumulé les scandales de corruption ces dernières décennies et qui s’est enfin débarrassé de ce cher Mugabe grâce à un coup d’Etat particulièrement poli.
Il y aurait presque de quoi rougir de n’avoir que:
- Un Président inculpé pour blanchiment d’argent avouant avoir bloqué le rapport #PetroCaribe
- Des Sénateurs qui ont défendu un des leurs, condamné pour trafic de drogue et blanchiment d’argent, et s’efforcent d’enterrer le rapport #PetroCaribe.
- Des anciens responsables de l’Etat épinglés dans le rapport #PetroCaribe offusqués de l’outrecuidance de celleux qui osent leur demander des comptes.
- Un ancien président confirmant le gaspillage et excusant les entreprises qui auront surchargé l’État parce que celui-ci n’avait qu’à ne pas tomber dans l’arnaque alors que c’était lui qui présidait nos destinées pendant la gabegie #PetroCaribe, que son dauphin est l’actuel président du pays alors que son parti contrôle le Parlement.
- Un secteur privé accro aux contrats juteux de l’État parce que la corruption et le clientélisme, c’est plus facile que la qualité et l’innovation.
- Un peuple apathique qui attend son billet pour ailleurs, quitte à ce que cet ailleurs se mue en au-delà.
Heureusement, le PHTK veille. Il y a les subventions aux partis politiques, la caravane du changement, le carnaval, la nouvelle armée et mille autres aventures qui sont certaines de continuer à nous garantir une place de choix, et bien méritée, dans le rapport de Transparency International. Tout va bien.