Hier matin, au Boulevard du 15 octobre, des Haïtiano-Américains, nombreux, se pressent dans une grande salle pour exercer leur droit de vote. La tendance est claire. Tout le monde vote Hillary Clinton. Ceux qui ne lisent pas trop bien (la langue de leur pays d’adoption) demandent de l’aide à ceux qui savent. Très vite, une seule personne devient le scribe attitré et remplit les bulletins de vote. M pa fin konprann sa k ekri yo. Je n’y vois pas grand chose. Mete Hillary pou mwen. Notez Hillary pour moi.
Puis arrive ce vieil homme qui, visiblement, n’avait pas reçu le mémo. Kijan yo ekri Tyonp ? Comment écrit-on Trump ? La salle se retourne comme une seule femme. On ne comprend pas. Ki pwoblèm msye? C’est quoi son problème? Ou pa menm ka ekri non l epi w vle vote pou li ? Ala. Vous n’êtes même pas foutu d’écrire son nom et vous voulez voter pour lui ? Bonne chance.
M se Repibliken. Se li pou m vote. La salle l’ignore. Complètement. De guerre lasse, il va à l’accueil, s’arme de son meilleur français – qui n’est d’ailleurs pas très bon – pour demander de l’aider à écrire Trump. Une gentille dame qui travaille, elle, à l’ambassade, lui épelle Trump. T. R. U. M. P. Il revient, tout triomphant dans la salle, et s’applique à l’écrire. Comme un défi. Les autres sont dégoûtés. Quel idiot !
C’est beau, la démocratie !
Pas plus idiot que voter Hillary, dans la transition des 2 magouilles Martelly-Jovenel.
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