En guise de lecture légère ce matin, j’ai sorti le Décret électoral de 2015. Avez-vous jamais pris le temps de le lire ? Vous devriez. C’est un texte qui, comme une boîte à surprises, nous en réserve de nouvelles tous les jours. Comme par exemple, le fait que nous aurons bientôt un CEP zombie. Le genre Resident Evil façon J’avo. Le genre dangereux. Le genre qui a une capacité de regénération inouïe. Le genre qui vous hante à jamais parce qu’il semble n’avoir pas de fin. Je comprends mieux pourquoi le CEP survit à tout: démissions, protestations, manifestations et scandales de corruption. Notre CEP résiste à tout parce qu’il n’a possiblement pas de fin.
C’est l’article 1 du décret qui m’a mis la puce à l’oreille :
Le Conseil électoral provisoire est une institution publique indépendante et impartiale, chargée de l’organisation et du contrôle des élections sur toute l’étendue du territoire de la République. Il jouit de l’autonomie administrative et financière.
Jusques à quand ? Le décret ne dit pas. Peut-être que l’arrêté de nomination des Conseillers…
Article 2: Les membres de ce Conseil Électoral Provisoire ont pour mandat d’organiser les élections des Collectivités Territoriales, les Municipales, le renouvellement de la Chambre des Députés et des deux tiers du Sénat ainsi que les élections présidentielles, sous réserve de la formation du Conseil Électoral Permanent dans l’intervalle.
Le CEP provisoire s’arrête donc là où commence le Conseil Électoral Permanent. Le hic est que l’actuel CEP est un clône du projet mort-né de CEP permanent du Président Michel Martelly. L’article 1 du décret établissant le premier est un fascinant copier-coller de l’avant-projet de décret qui devait établir le second dont l’article 1 se lit comme suit :
Le Conseil Électoral Permanent est une institution publique indépendante et impartiale, chargée de l’organisation et du contrôle des élections sur toute l’étendue du territoire de la République. Il jouit de l’autonomie administrative et financière.
Les articles qui suivent sont généralement identiques. Cela peut se comprendre, notre français est court. Il faut éviter de le gaspiller. Toutefois, cela nous laisse avec une paralysante réalité : le CEP, c’est Hal 9000. Il doit accomplir sa mission: organiser des élections. Que nous le voulions ou non. Même si nous lui demandons d’arrêter. Même si nous essayons de le débrancher. C’est quelque chose qu’il ne peut pas nous laisser faire. Il voit que nous sommes vraiment très affectés par ces incidents. Et, sincèrement, il pense que nous devrions reprendre nos esprits, absorber un tranquilisant, et essayer de faire le point.
Joke’s on him. Dave finit par le débrancher … pour entrer dans le monolithe salvateur.