« Il n’est pas de problème dont une absence de solution ne finisse par venir à bout » – Henri Queuille

Il y a 8 ans, dès le lancement de ce blogue, nous dénoncions « l’existence d’une classe politique formée de charognards qui ont besoin que la démocratie haïtienne soit en décomposition pour survivre« . Voilà donc 8 ans depuis que nous multiplions les appels à démocratiser la démocratie haïtienne pour éviter le pire. D’année en année, on aura préféré essayer la pensée magique, le militantisme perfomatif, l’individualisation du collectif, la nostalgie de la dictature, la tabula rasa, le rejet des sondages, le magnicide, l’appel et l’aide, et même l’espoir d’un génocide. Tout sauf ce que le peuple haïtien veut.

Certes, tout n’a pas été mauvais. Nous avons bien essayé une grande mobilisation nationale contre l’impunité qui s’est terminée dans nos errements coutumiers mais nous y avons cru, un temps; cela doit bien compter pour quelque chose. Toutefois, nous avons surtout travaillé à éviter toute solution. Aujourd’hui, alors que l’État haïtien, comme son peuple, se meurt, nous en sommes encore à discuter voye ale et partage de gâteau en agitant la date du 7 février comme d’un talisman auquel plus personne ne croit.

Voilà donc au moins 8 ans que, collectivement, nous évitons délibérément de sauver Haïti et l’idéal de liberté universelle qu’elle incarnait. La conséquence logique sera sa destruction complète dans une indifférence totale. Peut-être même qu’Haïti a atteint la fin de son cycle, que le monde a évolué au-delà du besoin d’Haïti, mais était-il vraiment nécessaire que ce soit ses propres enfants qui lui portent le coup de grâce ?

5 réponses à « Quand l’absence de solution est la solution »

  1. […] d’attendre, plus deux ans plus tard, que nos politiques réussissent à s’entendre pour éviter que le pays ne disparaisse. Mais non. Nos politiciens continuent d’attendre du Blan (ONU, Core Group, OÉA et même […]

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  2. […] sommes pris dans une récurrence nietzschéenne, une boucle infinie de crises faites main où nous recyclons les mauvaises solutions pour ne jamais avoir à travailler sur les problèmes réels: l’inégalité intrinsèque au […]

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  3. […] mon temps. Irrémédiablement. L’impression d’avoir parié sur le mauvais cheval. Comme une certitude perverse que cela ne pouvait se terminer autrement, que l’issue était […]

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  4. […] into a mess of epic proportions. He took the country on a disastrous ride only to leave the nation teetering on the brink, mired in corruption and criminal alliances. If there’s one thing Martelly excelled at, it was […]

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  5. […] Nous le savions déjà : un Conseil Présidentiel de Transition de facto et sans contenu, et un fonctionnaire international parachuté Premier ministre n’allaient jamais être la solution. Un tel attelage ne pouvait plausiblement prétendre nous sauver de ce qui se trame dans l’ombre, alors que le vrai pouvoir se consolide à l’intérieur de ruelles et de quartiers qu’ils n’osent pas fouler. Mais alors que nous observons, impuissants, notre pays glisser un peu plus dans l’abîme, il devient urgent de se poser la question : comment réagir avant de perdre définitivement ce que nous avons de plus précieux ? Car nous risquons désormais de perdre Haïti pour de bon. […]

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