#PetroCaribeChallenge. Stratégies de lutte contre la corruption : le leadership mobilisateur au Rwanda

Haïti a lâché « Notre Michaëlle » – © Jovenel Moïse – pour se rallier au consensus et placer la candidate rwandaise Mushikiwabo à la tête de la Francophonie. Avec son Président, Paul Kagamé, à la tête de l’union africaine et son ancienne Ministre des Affaires Étrangères des neuf dernières années à la tête de l’organisation internationale de la Francophonie (OIF), le Rwanda solidifie sa place sur la scène internationale et se projette dans la Cour des Grands. Pas mal pour un petit pays, enclavé, sans ressources naturelles et, de fait, plus pauvre qu’Haïti

L’histoire récente du Rwanda est souvent présentée comme celle d’un pays se relevant d’un génocide grâce à la détermination d’un homme: son président dont la légende débuta avec la démission de son prédécesseur, Pasteur Bizimungu, le jeudi 23 mars 2000. Quatre jours plus tôt, le premier président de l’après-génocide avait, dans un discours très contesté, accusé le Parlement de maintenir des allégations non fondées contre les ministres accusés de corruption. Pour éviter de perdre la face, il remit sa démission au Président de la Cour Suprême. Paul Kagamé assura l’intérim puis installa sa permanence, en bon chef d’État régulièrement réélu à près de 99% des voix.

Kagamé se présenta donc d’entrée de jeu comme combattant la corruption. Sous son régime, la tolérance zéro est déclarée contre la corruption dans le pays. Il s’attaque au problème avec une rare détermination et prend des mesures plutôt drastiques dans la région. Les fonctionnaires doivent être à leur bureau à 7h du matin et celleux qui n’étaient pas productifs.ves perdront rapidement leur emploi. Créé en 2003 et confié au mentor du Président, le bureau de l’Ombudsman est doté de réels pouvoirs dans la lutte contre la corruption et en use sans compter. Sa dernière trouvaille, il y a tout juste trois jours, est de publier la liste de toutes les personnes coupables de corruption, sans exception.

En 2017, intervenant sur la corruption dans son pays, le Président rwandais Paul Kagamé semblait, au bout du compte, peu impressionné. Dans cet État considéré comme l’un des moins corrompus d’Afrique et dont les efforts en matière de gouvernance sont offerts comme un modèle au reste du monde « en développement », le Président Kagamé déplore ce qu’il perçoit comme une lutte de façade, pas suffisamment en profondeur:

Si la tâche de combattre la corruption me revenait, je commencerais par les autorités et les personnes aisées de la société, car si vous commencez par le petit paysan, cette lutte n’ira nulle part.

Kagamé a longtemps maintenu que pour mettre fin à la corruption il faut maintenir un environnement où les gens sont au courant des conséquences de la corruption, un environnement où les conséquences de la corruption sont importantes.  À ces deux conditions, il faut ajouter le rôle du leadership mobilisateur: la lutte contre la corruption c’est se tenir responsable de ses actes en même temps qu’on exige des comptes des autres, se plait il à expliquer.

La méthode semble réussir. Numéro 48 dans l’indice de Transaprency International, le Rwanda est, avec un  score de 55/100 le pays le moins corrompu de l’Afrique de l’Est, sa capitale, Kigali, est la ville la plus propre d’Afrique et son économie accuse, cette année, une croissance de 7.8%, bien en route pour devenir un pays à revenu intermédiaire en 2035

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