En ce moment, les mêmes personnes qui nous priaient de laisser leur pays marcher, parce que leur Haïti est différente et que nous étions des aigris amaigris; les mêmes yeux secs™ qui, récemment, encore nous jugeaient sur ce qui serait notre promptitude à « dénigrer » le pays sans tenir compte de ce qu’en penserait le Blanc et qui, un an plus tôt,  s’en prenaient aux malheureux de Labadie partis en mer promener leur misère à Labadee; ces mêmes inconscients, dont la méchanceté est d’autant plus grande et insidieuse qu’elle leur est inconnue, nous apprennent aujourd’hui que nous sommes tous coupables d’avoir cru en un chanteur populaire vulgaire et misogyne aux tendances autoritaristes connues et assumées et de lui avoir confié la destinée d’un peuple régulièrement abusé par ceux dont les ancêtres ne sont pas (qu’) en Afrique. Magnanimes, ils nous invitent à les rejoindre dans leur mea culpa.

Désolée, mais sans façon. Cet ancien président qui, après nous avoir endettés jusqu’au cou tandis que les siens devenaient visiblement plus riches, ne trouve rien de mieux à faire que s’attaquer à des femmes, des journalistes, des gens généralement bien plus recommandables qu’il ne l’a jamais été et ne le sera jamais, c’est votre trophée. Vous l’avez choisi, vous nous l’avez imposé, vous l’avez défendu, vous avez profité de ces largesses. Il est à vous. Gardez-le. Vous l’avez bien mérité.

Nous, Haïtiens et Haïtiennes du pays qui avons déploré les exactions de la bamboche rose, refusons de vous aider à porter ne serait-ce que la plus infime responsabilité qui soit dans la Catastrophe Martelly. Si vous cherchez des coupables, regardez dans le miroir. Puis, tournez-vous vers:

Dans cette longue liste de coupables de crimes de lèse-patrie, il est certaines personnes que vous ne trouverez pas. Vous ne nous trouverez pas, nous, Haïtiens et Haïtiennes du pays qui fûmes et demeurons dégoutés par toute cette horreur rose et l’avons régulièrement dénoncée. Comme l’a dit si bien Richard Sénécal sur Twitter, il y a quelques minutes :

NOU PA FWENK KOUPAB!

7 réponses à « Non, nous ne sommes pas tous coupables »

  1. […] La situation est d’autant plus inquiétante que le taux de scolarisation consolidé est plus faible chez les jeunes que dans le reste de la population (42,7% contre 49%) et qu’à l’université, la part relative des jeunes est de moins de 1%. Or, si l’on se fie aux études précitées, les valeurs éducatives sont le plus grand rempart contre la délinquance dans les milieux défavorisés. Notre plus grande chance était que le parent haïtien – et surtout la mère haïtienne d’origine modeste – a une confiance absolue dans les bienfaits de l’éducation, allant jusqu’à y consacrer plus du tiers de son revenu, soit le plus pourcentage de la région. Voilà que, désormais, nous l’accusons d’égrener des ti vòlè, alors que nous encensons suceurs, entrepreneurs et politiciens véreux et autres raquetteurs nombreux. […]

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  2. […] originale: « Non nous ne sommes pas tous coupables ». Publiée le […]

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  3. […] Il est pourtant un autre président de carnaval adulé qui nous a valu bien des déboires. Son fils, pas bête du tout, en phase avec l’air du temps, avait même tenté d’être le doer permettant au nouveau Prezidan de participer au Carnaval national en lui cédant son char. À malin, malin et demi. Les sponsors – dont les noms constituent une importante partie du « beau texte » célébré – sont aussi en phase avec l’air du temps. Un sponsor a aussi des besoins. Surtout s’il est impliqué dans l’affaire Petrocaribe que, Président, Sénateurs et entreprises privées et publiques sont pressés d’enterrer. Prezidan Roody refusera donc l’offre du fils de l’ancien roi du carnaval. Sweet Micky est, de nouveau, un has been et Roody Roodboy regarde vers l’avenir. […]

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  4. […] Peut-être celleux qui les ont vus encenser, justifier, défendre, du bec et des doigts, les méring…. Les fans de la banane, eux, n’ont rien vu venir. Ils ne savaient pas. […]

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  5. […] Petèt se moun ki te chita ap gade zòt k ap leve koup la anlè, k ap jistifye tout sa yo fè, k ap …. Men, fanatik bannann yo, yo menm, pa t atann sa ditou. Yo pa t konnen. […]

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  6. […] Peut-être celleux qui les ont vus encenser, justifier, défendre, du bec et des doigts, les méring…. Les fans de la banane, eux, n’ont rien vu venir. Ils ne savaient pas. […]

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  7. […] La situation est d’autant plus inquiétante que le taux de scolarisation consolidé est plus faible chez les jeunes que dans le reste de la population (42,7% contre 49%) et qu’à l’université, la part relative des jeunes est de moins de 1%. Or, si l’on se fie aux études précitées, les valeurs éducatives sont le plus grand rempart contre la délinquance dans les milieux défavorisés. Notre plus grande chance a toujours été que le parent haïtien – et surtout la mère haïtienne d’origine modeste – a une croyance absolue dans les bienfaits de l’éducation, allant jusqu’à y consacrer plus du tiers de son revenu, soit le plus pourcentage de la région. Voilà que, désormais, nous l’accusons d’égrener des ti vòlè, alors que nous encensons suceurs, entrepreneurs et politiciens véreux et autres raquetteurs nombreux. […]

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