En ce moment, les mêmes personnes qui nous priaient de laisser leur pays marcher, parce que leur Haïti est différente et que nous étions des aigris amaigris; les mêmes yeux secs™ qui, récemment, encore nous jugeaient sur ce qui serait notre promptitude à « dénigrer » le pays sans tenir compte de ce qu’en penserait le Blanc et qui, un an plus tôt, s’en prenaient aux malheureux de Labadie partis en mer promener leur misère à Labadee; ces mêmes inconscients, dont la méchanceté est d’autant plus grande et insidieuse qu’elle leur est inconnue, nous apprennent aujourd’hui que nous sommes tous coupables d’avoir cru en un chanteur populaire vulgaire et misogyne aux tendances autoritaristes connues et assumées et de lui avoir confié la destinée d’un peuple régulièrement abusé par ceux dont les ancêtres ne sont pas (qu’) en Afrique. Magnanimes, ils nous invitent à les rejoindre dans leur mea culpa.
Désolée, mais sans façon. Cet ancien président qui, après nous avoir endettés jusqu’au cou tandis que les siens devenaient visiblement plus riches, ne trouve rien de mieux à faire que s’attaquer à des femmes, des journalistes, des gens généralement bien plus recommandables qu’il ne l’a jamais été et ne le sera jamais, c’est votre trophée. Vous l’avez choisi, vous nous l’avez imposé, vous l’avez défendu, vous avez profité de ces largesses. Il est à vous. Gardez-le. Vous l’avez bien mérité.
Nous, Haïtiens et Haïtiennes du pays qui avons déploré les exactions de la bamboche rose, refusons de vous aider à porter ne serait-ce que la plus infime responsabilité qui soit dans la Catastrophe Martelly. Si vous cherchez des coupables, regardez dans le miroir. Puis, tournez-vous vers:
- Ces ministres qui firent le pitre
- Ces suceurs qui sucèrent
- Ces noceurs qui firent la noce
- Ces chats qui se nourrirent sur le dos de la République
- Opont et ses dames
- Nos tuteurs fâchés de notre outrecuidance
- Ces journalistes qui nous tuent
- Ces imbéciles heureux et/ou utiles généralement réunis sous le mot-clé élections en 2015 et 2016
- Et toute cette triste engeance pressée de s’humilier pour devenir chef dans l’espoir d’en humilier d’autres.
Dans cette longue liste de coupables de crimes de lèse-patrie, il est certaines personnes que vous ne trouverez pas. Vous ne nous trouverez pas, nous, Haïtiens et Haïtiennes du pays qui fûmes et demeurons dégoutés par toute cette horreur rose et l’avons régulièrement dénoncée. Comme l’a dit si bien Richard Sénécal sur Twitter, il y a quelques minutes :
NOU PA FWENK KOUPAB!