Cela n’aura pas duré longtemps. Après deux vols de reconnaissance/renseignements, le CP-140 des forces armées canadiennes est rentré chez lui. Les informations recueillies serviront, comme les précédentes missions canadiennes en Haïti, à « évaluer davantage » la situation haïtienne. Il s’agit là d’une approche incrémentale où, pas à pas, petit à petit, le Canada – qui en 2016 déjà devait débarquer icitte – ne décide rien.
Comme nous nous en doutions, il est fort possible que cet avion soit arrivé chez nous sur un coup de tête. Il est fort probable que le gouvernement haïtien ne l’ait appris qu’après coup. Hier mardi, le capitaine Graeme Scott, porte-parole de l’armée canadienne, informait sur ce changement de programme. L’avion de surveillance revenait d’une mission américaine de lutte contre les stupéfiants dans les Caraïbes. Pendant qu’il y était, l’Oncle Sam a dû demander de faire un détour de deux jours par Haïti.
L’avion se fit remarquer. Le buzz se faisait inquiétant sur WhatsApp. l’Ambassadeur canadien se fendit d’un tweet. Les ministres canadiennes des Affaires Étrangères et de la Défense sortirent un communiqué. Le gouvernement haïtien fit silence. La police nationale n’avait pas plus de détails.
En clair, nous aurions tort de nous croire spéciaux. Ce mois-ci, nous n’avons même pas eu droit à notre propre mission. Le Canada nous a envoyé un avion qui passait par là. Un avion qui revenait d’une mission qu’il accomplissait pour le compte de notre grand voisin commun.
Le coup est dur. L’on a beau savoir n’être la priorité de personne, c’est un peu désagréable de se le voir prouvé encore et encore.