Vous connaissez sans doute quelqu’un dans votre famille qui a été victime d’abus sexuels par des membres de la famille. Mais si. Cette cousine, par exemple. Quelque peu éloignée. C’était son oncle. Personne ne l’a cru. Ou plutôt si, on l’a cru mais on préféra faire semblant. Elle eut sa phase de fillette « délurée » couchant avec tout ce qui bouge, se maria un million de fois, se servit de son corps comme d’un arme et d’un instrument à parfaire… jusqu’au jour où, passé l’âge de 50 ans, elle réussit à faire la paix avec elle-même et raconter publiquement son histoire.
Il y a certes les affaires de beau-père politicien à la Anthony Dumont, de père policier à la Sergot Guersaint, de responsables de centres sportifs à la Evans Lescouflair et à la Yves Jean-Bart. Il ne s’agit toutefois que de la pointe de l’iceberg puisque, selon Médecins Sans Frontières, 71% des victimes d’abus sexuels qui leur arrivent l’ont été par des membres de leur famille habitant la même maison qu’elles.
Les pédophiles et les violeurs ne sont pas des gens à part. Ils sont là, avec nous, parmi nous. Ils sont là, à la recherche d’opportunité et existe-t-il de meilleure opportunité que chez soi ?
Les pédophiles et les violeurs ne sont pas des imbéciles. Ils savent pouvoir compter sur le silence des uns et des autres, sur la peur du scandale pour faire taire les victimes. Et quel meilleur endroit pour exercer ce genre de chantage que la famille ?
Les pédophiles et le violeurs, grands privilégiés de la culture du viol, savent parfaitement que, si la chose venait à se savoir, l’on trouvera moyen de blâmer la victime ou ses supports. La maîtresse de Dumont, mère indigne, laissant sa fille aux mains d’un prédateur et filmant l’évidence pour faire mal à la famille de celui-ci et détruire sa réputation. La fille de Guersaint manipulant son policier de père pour qu’elle puisse avoir des relations avec lui. Nos jeunes grenadières rejetant en cadence la honte que leur amènerait l’accusation contre le Président de la Fédération haïtienne de football.
Le kadejak est une affaire de famille. Et dans les familles, mafieuses ou pas, c’est le règne de l’omerta. Le silence à briser, il est là aussi. Il est là surtout.
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