Claudy Gassant nous laisse aussi

Du 16 au 20 décembre 2019, Abu Dhabi accueille la 8ème Conférence des Parties à la Convention des Nations-Unies contre la Corruption. Au menu de la Conférence, « des questions essentielles touchant l’examen de l’application de la Convention, le recouvrement d’avoirs, la coopération internationale, la prévention et l’assistance technique ». Aussi, les gouvernements sont-ils priés de « se faire représenter au plus haut niveau politique possible et à faire en sorte que sa délégation comprenne des décideurs et des experts des questions qui y seront traitées ». Pour Haïti, c’est le nouveau directeur fraîchement installé de l’Unité de lutte contre la corruption (ULCC) qui nous fera l’honneur de nous représenter.

Une Conférence des Parties est une grande messe onusienne au cours de laquelle des Hauts représentants vérifie la bonne application d’une convention internationale. La plus célèbre est celle de la Convention sur le Climat où, régulièrement, l’on sonne l’alarme et prend des engagements que personne ne respectera, mais il en est d’autres d’une utilité tout aussi rare dont celle à laquelle participera Me Gassant, grand pourfendeur du Président de la République qui s’est fait bien silencieux maintenant qu’il a, par lui, été nommé. Cela tombe bien puisqu’on va parler de sujets qui recoupent parfaitement un dossier dont il a la charge : l’affaire Petrocaribe.

On l’oublie souvent, mais l’affaire Petrocaribe est internationale et, pas seulement parce qu’il s’agit d’un accord international. L’affaire Petrocaribe est international parce qu’une bonne partie de l’argent aurait trouvé refuge à l’étranger, parce que des compagnies étrangères ont bénéficié de gros contrats, parce que, comme nous l’avait rappelé le Petrobif, les Panama Papers, Kimazou et les stations Go, c’est Petrocaribe aussi. Et voilà qu’on offre au Gouvernement haïtien de travailler sur « le recouvrement d’avoirs, la coopération internationale, la prévention et l’assistance technique ». C’est inespéré.

Naturellement, il est le fait que les Émirats sont de nouveau inscrits sur la liste noire de l’union européenne (UE) à cause de leurs pratiques financières peu transparentes. Pourtant, deux ans plus tôt, en 2017, l’UE les avait retirés de la liste des paradis fiscaux mais, bon, entre temps, il y a eu les Dubaï Papers qui semblèrent confirmer la perception des pays du golfe comme le coffre-fort de l’argent sale mondial. Dans ces pays ultramodernes où l’oligarchie mondiale étale son luxe et où l’Etat de droit doit bien faire rire, une justice expéditive et arbitraire garantit presque la tranquillité d’esprit aux réseaux internationaux de la criminalité financière. C’est donc l’endroit rêvé pour discuter recouvrement d’avoirs spoliés du fait de la corruption, d’autant que, en 23ème position, le pays fait figure de bon élève dans l’indice de perception la corruption de Transparency International.

Bon voyage, Me Gassant!

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