On s’en bat les couilles, ils voulaient l’argent.

Alors que, avec l’arrestation de Salah Abdeslam, le logisticien de Daesh, reviennent dans l’actualité les attentats de Paris, un petit billet que j’avais oublié de publier … parce que la connexion Internet dans l’avion m’avait lâchée puis parce que Noël. Il date du 24 décembre 2015.


 

Jawad Bendaoud, le logeur de Daesh, a avoué : Il se doutait que la Syrie dont parlait ses clients n’était pas celle d’Apple, que leur bombe n’avait rien d’une soirée pyjama et que leur leurs grenades n’étaient pas des fruits exotiques. Il s’en doutait mais, « on s’en bat les couilles » , il voulait l’argent.

Jean Francky Guerrier, Edison Barthélemy, B. William Géraldy et Jepson Désir, les ravisseurs de Saahmie ont avoué : ils se doutaient pendant les négociations pour faire baisser la rançon et les démarches pour trouver l’argent qu’ils devraient tuer leur otage puisque celle-ci connaissait très bien l’un d’entre eux. Ils s’en doutaient mais, « on s’en bat les couilles », ils voulaient l’argent.

Jawad et les ravisseurs de Saahmie ont un point commun troublant. Officiellement, musulman et chrétiens, ils partagent la même religion à laquelle ils sont prêts, sans état d’âme, à sacrifier des êtres humains. Au moins, ce pauvre Abraham pensait devoir sacrifier son fils (pas si) unique qu’il aimait plus que tout et comptait, sans se l’avouer, sur la compassion de son Dieu. Ces bandits, « connus des services de police », servent un Dieu qui ne s’embarrasse guère de telles considérations, pour qui les êtres humains n’ont de valeur que celle de le nourrir avant qu’il ne les recrache, broyés et meurtris. Un Dieu dont la main invisible pousse aux pires cruautés avec une prétendue impartiale objectivité.

Au troisième millénaire déjà, quelque part au Proche-Orient, les premiers rituels commencent à se mettre en place. Au cours de la troisième dynastie d’Ur, ils commencent à s’imposer comme médium de référence et les scribes prennent désormais l’habitude de les noter. La pratique va ensuite se perpétuer pendant toute l’antiquité jusqu’à l’époque actuelle où elle s’étendra, triple vague de mondialisation obligent, à la planète entière.

Nul ne sait tout-à-fait pourquoi ces rituels se sont installés. On en sait bien le comment mais pas le pourquoi. Les théories divergent, d’une secte à l’autre. Certains y ont vu une affaire privée, personnelle … une thèse sérieusement mise à mal par les fouilles archéologiques. D’autres, y voient une technologie intellectuelle inventée par la bureaucratie mais la théorie la plus acceptée aujourd’hui par la communauté scientifique est celle du profit; une fabrication étatique de qualité inférieure à sa valeur proclamée qui laisse à l’État une certaine marge de manœuvre lui permettant un certain nombre de manipulations.

Sans surprise donc, à l’origine de ces rituels, il y a une visée politique. Leur généralisation va entraîner de profondes mutations dans les structures même des échanges et dans l’ensemble des sphères d’activités humaines. En raison de l’importance croissante de ce nouveau Dieu, les États vont très tôt chercher à s’assurer un maximum de pouvoir de contrôle sur les pratiques qui y sont liées. Ils en définiront les formes officielles sur leur territoire, en useront pour asseoir, assurer et étaler leur puissance et y établiront leur monopole… jusqu’à ce que la mondialisation, portée par l’évangile du libre échange, renverse la tendance et consacre la primauté du Dieu-argent.

Aujourd’hui, les guerres ne se font plus au nom de l’honneur, la patrie, la nation et autres dieux archaïques et dépassés. Elles ont fait leur coming-out. Elles sont sorties du placard où, longtemps, elles ont dû cacher leur vraie nature : des tueries pour le contrôle et la maximisation de l’accès aux ressources. Elles accompagnent l’émergence d’une économie basée sur le pillage et soutenue par une violence continue. Le Daesh, les kidnappeurs et autres bandits de grand chemin en sont la partie visible, évidente. Plus inquiétante encore est l’acceptation sociale et la justification culturelle d’un système où 67 hyperriches possèdent autant de ressources que la moitié hyperpauvre de notre espèce.

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