Depuis un mois, l’ancien Premier ministre Laurent Lamothe s’exerce à vendre son livre « Les mains du Premier ministre ». Une fois n’est pas coutume, je n’ai aucune idée de ce que cela raconte et je n’ai non plus aucune envie de savoir. Je préfère m’imaginer qu’il y parle de mains qui se serrent petit à petit autour du cou fragile d’un pays à l’agonie. D’autant que, à ce qu’il appert, il pourra bientôt remettre ses mains sur nous.
« Victime d’une campagne de désinformation » qui ose utiliser ce que nous disent nos yeux, nos oreilles et même ce que dit Laurent Lamothe devant une caméra pour informer la population, l’homme d’affaires nous invite à ne pas croire la réalité menteuse. En 2011 déjà, alors qu’il était conseiller du roi-bouffon et s’apprêtait à en devenir le ministre puis premier ministre, il avait dû se défendre, son entreprise de télécommunication et lui, d’une autre campagne de désinformation l’accusant de corruption, de surfacturation et autres activités illégales. C’est la rançon du succès, les haineux, les aigris et autres losers ne peuvent s’empêcher de nuire à qui brille.
En mars dernier, l’association Ayiti Nou Vle A a publié les résultats de son enquête sur les contrats relatifs aux lycées financés par les fonds Petrocaribe. L’ancien premier ministre Lamothe y figure en très bonne position » déclarant sa volonté de limiter la «bureaucratie» dans le pays afin que les projets puissent atterrir ».
C’est ainsi que, les contraintes de la bureaucratie enlevée, la compagnie J&J Constructions, dissoute le 27 septembre 2010, pourra signer des contrats avec l’État haïtien en 2012 et continuer à en recevoir de l’argent – 177,000,124.00 gourdes au total pour superviser des chantiers de lycées – jusqu’en 2016. Maintenant qu’il est libre d’être candidat à la présidence, l’ancien premier ministre pourra nous faire à nouveau profiter de ce « can do attitude » qui a vu le chef des opérations de la Fondation Clinton, Laura Graham, choquée du niveau élevé de la corruption dans ce dossier et de l’arrogance avec laquelle celle-ci se réalisait. En plus grand.