Une des dames d’Opont s’est retrouvée au cabinet d’instruction hier pour répondre d’accusations de fraudes électorales. Deux jours plus tôt, l’ancienne représentante du « secteur des femmes » au Conseil Électoral Provisoire était installée comme Directrice générale du Ministère des Haïtiens Vivant à l’Etranger (MHAVE). Sur Twitter, quelques-uns avaient signalé le caractère cru et indécent de la chose. Ils auraient pu attendre un peu. C’est bien trop tôt. Un peu de gêne.
Nous avons longtemps admis la corruption comme un fait de la vie. En cette matière, comme en beaucoup d’autres, nouvo chanson dire twa mwa. Nous y tenons, toutefois, à ces trois mois. C’est le temps de grâce nécessaire pour faire passer la pilule. Mme Yolette Mengual, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a été nommée DG dès le premier mois de la nouvelle administration Martelly-Jovenel-Lafontant. C’est un peu beaucoup.
Ce n’est pas que cela soit suspect qui arrête, c’est qu’on ne se soit même pas donné la peine d’essayer de cacher ce qui prend des allures de récompense pour services rendus. Le respect, avons-nous envie de crier, il est où ? Certainement pas chez le juge Morin qui a « émis un mandat de dépôt » contre l’ex-conseillère et cherché à la faire arrêter en douce. Celle-ci, en véritable dame d’Opont, a toutefois réussi à déjouer les plans du bon juge, pour filer à l’anglaise.
Nous avançons donc. Au sommet de l’Etat, nous ne sommes pas à un(e) inculpé(e) près.
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