Il est dit dans le Deutéronome, au chapitre 23, verset 1, que celui dont les testicules ont été écrasés n’entrera point dans l’assemblée de l’Éternel. C’est que Dieu tient à ses couilles. Il y tient tant qu’il interdit, dans le Lévitique (22:24), qu’on lui offre des animaux ainsi amoindris. Dieu aime ses mâles, entiers, forts, puissants, avec des couilles.
C’est la pierre angulaire de la misogynie faite Dieu. Les hommes portant leurs sacs à semence à l’extérieur et dans un contenant des plus fragiles et des plus sensibles, ils sur-compensèrent en faisant de la femme – dont les sacs à œufs sont bien protégés à l’intérieur de l’utérus gardé par le vagina dentata – un être instable (hystérique), faible (pussy) et stupide (con). Ainsi, l’homme qui apporte sa semence est celui qui prend, alors que la femme qui reçoit gracieusement cette semence est celle qui se donne. Cette dissonance cognitive du langage permet de confirmer la position naturellement soumise de la femme. Divine misogynie faite homme, Donald Trump se vante de nous attraper par la chatte et devient président du pays le plus puissant du monde.
Hier, coiffées de leurs bonnets roses à oreilles de chats et armées de pancartes aussi percutantes qu’hilarantes, des femmes (et des hommes) sont sorties, par millions, dans plus de 70 pays, protester contre Trump et ce(ux) qu’il représente et réaffirmer, par la même occasion, la réalité du poids potentiel des femmes dans l’espace public. À Washington, où un jour auparavant l’investiture du Prédateur-en-chef (copyright Jane Fonda) a peiné à trouver un cinquième de la foule venue saluer la prouesse historique de son prédécesseur Barack Obama, la #WomensMarch a enfoncé le clou dans la plaie en étalant fièrement sa foule largement plus grosse que celle de Trump.
D’un ton dur comme les couilles du Pape, le nouveau porte-parole de la Maison Blanche s’attaque aux médias et les accuse de mentir de la façon la plus malhonnête en sous-estimant la taille de la foule de Trump. En effet, que devrait-on croire? La parole du nouveau maître du monde ou nos yeux menteurs?
Ce serait-il agi d’un autre que le Donald, les couilles, que je n’ai pas, m’en tomberaient dans les souliers, mais comme il s’agit du Vulgaire-Aux-Doigts-Courts, ça me touche une couille sans faire bouger l’autre.
C’est que tout homme assuré quant à la taille de son succès s’en battrait les couilles de ce que disent « les médias malhonnêtes ». Un homme certain de sa puissance ne se les laisserait pas casser et risquer, nous l’avons vu, d’être privé du royaume des Cieux. Il faut donc que, déjà, ce cher Donald sente qu’il y a une couille dans le potage et que tout cela risque fort de partir en couilles. Qu’il ne pourra pas longtemps continuer sa guerre contre la réalité. Que la réalité, comme à son habitude, continuera de défier ses « théories ».
Bientôt, les couilles molles, racistes et autres idiots incompétents – mais je me répète – qui ont voté pour le Donald vont s’en mordre les couilles tandis que leur champion et son cabinet de milliardaires s’attacheront à se faire des couilles en or. Pourtant la chose n’était pas difficile à prévoir. Au Siècle des Lumières, François Béroalde de Verville, repris par le Dictionnaire érotique de la langue française (1861), prévenait pourtant que:
On ne fait non plus cas des pauvres que de couilles, on les laisse à la porte, jamais n’entrent.
Il suffisait de lire. Mais la lecture c’est pour les pussies.