Ce soir, Paris a connu la plus grande attaque terroriste de son histoire. En ce triste vendredi 13 novembre 2015, alors que le souvenir de l’attaque contre Charlie Hebdo est encore très vif dans les esprits, la Ville-Lumière compte ses morts et cherche des réponses qui, vraisemblablement, seront difficiles. Entre-temps, des Haïtiens et Haïtiennes du pays usent de la tragédie comme un moyen de plus de s’afficher #diferan grâce au Safety Check de Facebook.
Déployé après les attentats, ce dispositif permet de signaler à son entourage que l’on est en sécurité. Inventé par le géant américain des réseaux sociaux en octobre 2014, l’outil a été utilisé dans le cas de catastrophes naturelles, notamment lors du séisme au Népal. Ce soir, il permet aux Parisiens de rassurer leurs amis et à certains Haïtiens de s’inventer Parisien parce que, Paris, même en plein attentat terroriste, c’est chic.
Un ami m’assure avoir vu ce matin une connaissance commune qui vient de se signaler en sécurité… à Paris. Tel autre Haïtien, entre deux jovenel et un bon griyo de l’Avenue Christophe, informe les réseaux sociaux de sa belle forme actuelle. Il va bien. Il est en sécurité. Comme les Parisiens.
C’est en des moments comme celui-ci qu’on regrette le départ de certaines personnes qui ont marqué notre imaginaire collectif et qui sont partis, nous laissant orphelins. Quel dommage que Maurice Sixto ne soit plus là pour nous raconter la belle odyans de ces Parisiens et Parisiennes tragiques dont le mimétisme va à jusqu’à user d’attentats meurtriers pour se faire v(al)oir ! Avec quel brio, il nous aurait dépeint ces pauvres amateurs, et imitateurs sans discernement, de dîners en blanc et autres happenings précieux, de vrais faux-accents et de fausse culture. Ces chacals, ces charognards qui transforment la détresse d’un peuple, la détresse de l’humanité, en une ode narcissique à leur arriviste personne.
Je me tourne vers le Black qui, lui aussi, vient de nous quitter en ce triste vendredi 13. Je l’imagine qui, ignorant les RIP hypocrites et la circulation sur les réseaux sociaux de photos choquantes le présentant quelques moments avant sa mort, accepte comme à son habitude, de me prêter sa voix (gratuitement et sans rien attendre recevoir en retour):
J’ai besoin d’un local pour chanter cette chanson. J’veux dénoncer une attitude qui me donne beaucoup de problèmes. À chaque fois qu’elle se pointe, j’voulais toujours en parler. C’était toujours dans mon coeur mais maintenant qu’ j’ai mon blogue…
Adieu Black Alex, un jour, peut-être, trouverons-nous une base normale.
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