Jovenel Moïse élu, la défaite du PHTK devait passer par une mobilisation générale autour d’un nouveau projet aux prochaines élections. Ce blogue, qui s’était d’abord engagé pour 5 ans à aider la transition vers la démocratie, a passé 5 ans à le dire… À la sixième année, il était fatigué. Fatigué de dire une évidence qui, par la grâce d’un anti-Jovenel Moïse primaire, est devenu singulièrement absconse.
Le patriotisme s’exprimant désormais en degré de haine pour le président actuel, la stupidité a été promue en stratégie. Après 3 années de chaos total, l’ère Martelly semble de plus en plus désirable, la nostalgie aidant. Le show du roi bouffon continue son chemin alors que son dauphin tente clopin-clopant de finir son mandat.
Le PHTK version Martelly se prépare à prendre le pouvoir en se contrastant avec l’ère Moïse. L’ère Moïse qui est celle du gangstérisme, de l’insécurité, de la corruption. Certes, l’ère des bandits légaux de Martelly a poursuivi la destruction en règle du pays avec, en prime les fonds du séisme de 2010 et de Petrocaribe mais, de plus en plus, ce que l’on en garde, ce sont les quelques miettes sociales justifiant une dilapidation historique. L’on en garde aussi les belles photos de celleux dont l’Haïti était différente sous Martelly depuis devenus opposant.e.s farouches de Jovenel Moïse.
Mais voilà que, lentement, certain.e.s semblent avoir un éclair de bon sens. Quelques sorties timides rappelant de se mobiliser aussi contre Michel Martelly. Comme si passer 3 années à demander le départ d’un président était un plan et qu’y ajouter une opposition à un autre fera tout basculer.
La réalité est que, à continuer ainsi, deux courants tout aussi dangereux vont s’entendre pour engloutir notre démocratie. La très grande majorité des électeurs encore plus démobilisés qu’avant va rester chez elle. Les nostalgiques de Martelly se déplaceront nombreux pour aller voter et revenir à une situation ante idéalisée. Martelly sera élu Président avec quelques centaines de milliers de voix. Et, à la deuxième année de son mandat, les manifestations reprendront et le cycle recommencera.
En attendant, dans la vie réelle, les conditions de vie de l’Haïtien moyen vont s’empirant.