Moi, j’éclairerai vos ténèbres

Je suis assez vieille pour me rappeler que, il y a 3 ans, lorsque le rappeur Baky Popilè s’attaqua à l’abus sexuel contre les petites filles dans son titre Koupab, les dérailleurs de conversation ont envahi les réseaux sociaux pour préciser que la situation dans la vidéo n’était pas un cas de légitime défense.

La chose dépassa les réseaux sociaux. L’on organisa des débats radiophoniques sur la question. Un avocat posa que, le viol n’étant pas un meurtre, il ne pouvait y avoir de légitime défense.

La discussion sur les abus sexuels contre mineurs, on laissa aux féministes. Le reste de la société s’attachait à établir « le mot du droit » qui, comme vous le savez, n’existe pas.

Le scénario est toujours le même. Une femme est agressée par un homme et les raisons de ne pas s’y intéresser débarquent dans l’espace public. L’agression de la mairesse de Tabarre, Nice Simon, par son compagnon était une « distraction » qu’on ne pouvait se permettre en plein #PetroCaribeChallenge. L’agression de la chanteuse Rusthelle Guillaume par son compagnon devait céder la place à la violence que subirait un homme que sa copine tromperait. Le viol collectif d’une mineure a donné lieu à un débat sur la présence des femmes dans les garçonnières présidé par le porte-parole de la police nationale.

Tout est bon pour ne pas parler du fait que, en Haïti, la violence contre les femmes est une crise de santé publique. Tout, jusqu’à lire dans un texte ce qui ne s’y trouve pas, et se lancer dans un procès d’intention. Tout, pour reprendre les mots de l’accusatrice anonyme de Dangelo Néard, pour tenter d’éteindre le soleil des victimes.

En ce premier dimanche de septembre, voici donc mon message pour les violeurs, les violeurs frustrés et assimilés. Moi, j’éclairerai vos ténèbres. Je m’appliquerai à allumer un feu dont les flammes s’attaqueront sans partage à cette couverture de respectabilité dans laquelle vous drape le Patriarcat.

C’est le moment de mettre vos barbes à la trempe, car je ne serai pas seule. Cette parole qui se libère, elle va continuer à l’être, ce silence qui vous protégeait, il s’en va s’effritant. Certain.e.s ont décidé de ne #PaFèSilans et notre nombre augmente. Vous ne réussirez pas à faire dérailler cette conversation. Elle aura lieu, avec ou sans vous, mais elle aura lieu.

Capture d’écran partagée par Jean Pierre Herold sur la page Facebook du blogue ce matin.

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