À la radio ce matin, le Directeur général de la police nationale a été catégorique. Il ne connaît pas ces policiers de l’Unité de sécurité générale du Palais national (USGPN) dont les photos circulaient durant toute la journée du #18Novanm. Il les a découvert, lui aussi, tout comme nous, sur les réseaux sociaux. Les nouveaux uniformes. Le nouveau dispositif de sécurité. Les treillis d’un nouveau genre. Tout. Comme en une triste pantomime de l’après-6-7 juillet, Monsieur Michel Gédéon nous avoue, au final, ne pas diriger grand chose. Ponce Pilate, il se rend à la radio pour se laver les mains.

Quelques minutes plus tard, le toujours loquace « conseiller du Président », Guichard Doré, se retrouve sur une autre station de radio à réclamer que le sang tombe sur sa tête et celle de la Présidence. Tout va bien, nous rassure-t-il, la Présidence a pris des mesures pour assurer la sécurité de la population. Qu’importe que l’article 269 de la Constitution précise que la Police « est créée pour la garantie de l’ordre public et la protection de la vie et des biens des citoyens » et que son fonctionnement relève du Ministère de la justice. Qu’importe que l’article suivant dispose que le Commandant en Chef des Forces de Police est nommé pour un mandat de trois (3) ans renouvelable. Qu’importe que l’article 24 de la loi du 29 novembre 1994 portant création, organisation et fonctionnement de la Police nationale (Moniteur nº 103, 28 décembre 1994) précise les attributions du DG de la Pnh, notamment :

6. Faciliter le recrutement et la formation périodique du personnel et promouvoir, sur recommandation des chefs de services, l’avancement des membres des sections dans le respect des statuts particuliers; 

7. Superviser et contrôler le fonctionnement de toues dépenses ou sorties de fonds et préparer, de concert avec la direction administrative, l’avant-projet de budget annuel ;

Le Président de la République, Chef de l’Etat, à qui notre Constitution donne la charger de veille[r] au respect et à l’exécution de la Constitution et à la stabilité des institutions (article 136) et qui n’a d’autres pouvoirs que ceux que lui attribue la Constitution (article 150) a décidé, point barre, de donner un coup de jeune à l’USGPN et à la PN’H.

L’USGPN est une unité spécialisée de la PNH qui, depuis 1997, assure la sécurité du Palais national, avec les missions spécifiques suivantes :

Au #18Novanm, la Caravane du Changement semble l’avoir transformée en force de sécurité privée aux ordres du Président de la République. Pour combien de temps encore ? L’histoire le dira.

En attendant, à Martissant, à La Saline, nos frères et sœurs continuent de mourir sous les balles de chefs de tout poil tandis que le reste de la population métropolitaine est terrée chez elle, terrorisée par une « grève » ni collective ni volontaire.

5 réponses à « Juges 6:13 »

  1. Ce qui est incroyable (mais vrai) c’est de voir ceux qui employaient eux aussi une police parallèle lorsqu’ils étaient au pouvoir se plaindre de la situation comme s’ils étaient des innocents…

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  2. […] pas ces policiers de l’Unité de sécurité générale du Palais national (USGPN) … Continuer à lire Juges 6:13 La loi de ma […]

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  3. […] Le 24 avril 2007, 6 agents spéciaux américains sont honorés pour leurs efforts dans l’Opération Triple X, une enquête conjointe entre le service de Sécurité diplomatique des États-Unis et la Police nationale indonésienne. L’opération visait, d’après la notice du Département d’État, à démonter des syndicats de contrefaçon liés à des réseaux terroristes en Asie du Sud-Est. Parmi ces 6 agents se trouvaient Mario Reta que nous retouvons 7 ans plus tard en Afrique du Sud comme le contact régional pour le service de coopération sécuritaire entre le Département d’État et les entreprises américaines à l’étranger (OSAC). Mario Reta qui fait libérer (dans les faits), demande de transférer (selon le Ministre Aly) ou sauve (selon l’un des mercenaires) 7 prisonniers américains – alors que le Département d’État précise clairement sur son site qu’ils ne le peuvent – semble donc indiquer une opération spéciale quoique, de toute évidence, sans enquête conjointe avec la Police nationale haïtienne, désormais coutumière de tels oublis. […]

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  4. […] Le 24 avril 2007, 6 agents spéciaux américains sont honorés pour leurs efforts dans l’Opération Triple X, une enquête conjointe entre le service de Sécurité diplomatique des États-Unis et la Police nationale indonésienne. L’opération visait, d’après la notice du Département d’État, à démonter des syndicats de contrefaçon liés à des réseaux terroristes en Asie du Sud-Est. Parmi ces 6 agents se trouvaient Mario Reta que nous retouvons 7 ans plus tard en Afrique du Sud comme le contact régional pour le service de coopération sécuritaire entre le Département d’État et les entreprises américaines à l’étranger (OSAC). Mario Reta qui fait libérer (dans les faits), demande de transférer (selon le Ministre Aly) ou sauve (selon l’un des mercenaires) 7 prisonniers américains – alors que le Département d’État précise clairement sur son site qu’ils ne le peuvent – semble donc indiquer une opération spéciale quoique, de toute évidence, sans enquête conjointe avec la Police nationale haïtienne, désormais coutumière de tels oublis. […]

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  5. […] les cultiver. C’est ainsi que, il y presqu’un an, à la stupeur générale et celle du chef de la police en particulier, il avait décidé de déguerpir les propriétaires de voiture et petits marchands de la rue […]

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