Ce billet sera, comme la lettre qui l’a inspiré, très bref. Il est pour saluer la délicieuse réponse de Me Farah Cadet, Substitut du Commissaire du Gouvernement près le Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince, à la lettre du Ministre de la Justice lui annonçant, au 7 juin 2016, son transfert au Tribunal de Première Instance de Jérémie et précisant que « cette mesure est effective à partir de la date de la présente ».

camilledouard

« Monsieur le Ministre », lui répond-elle, le lendemain 8 juin 2016, « je démissionne ». Sans plus.

mefarahcadet

D’une Haïtienne du pays à une autre: Chapeau!


PS: Un très bon ami et lecteur, à qui j’avais demandé, suite à mon dernier billet Pailles de pistache et représailles politiques. #SeBonPouLwaYo, de me recommander quelques personnes compétentes au Parquet de Port-au-Prince pour mener cette bataille, avait cité le nom de Me Farah Cadet. J’étais déjà convaincue mais là …

13 réponses à « Monsieur le Ministre, je démissionne »

  1. Je perçois une admirable verticalité dans cette brève lettre responsive …!

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    1. Tout simplement sublime!

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  2. « Je démissionne » ça résume un peu tout , je pense 😀

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  3. Avatar de Richard Dornevil
    Richard Dornevil

    Ceci dit, vous occultez le drame des parquets de province qui n’attirent pas les plus qualifiés. Comment espérer avoir une justice équitable si les meilleurs démissionnent plutôt que d’aller en province? Car je suppose que c’est ce qui a motivé la démission de Me. Cadet. Je tiens a rappeler que le même problème existe en médecine, où nous résidents refusent de se rendre en province. N’était-ce les médecins cubains à l’époque, certaines zones n’auraient aucun service médical.

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    1. Vous assumez énormément ici. Énormément.

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      1. Je pense qu’on peut approfondir un peu la question tout en se demandant : pourquoi il n’existe pas les conditions nécessaires pour attirer les professionnels vers les campagnes?
        Pourquoi les meilleurs conditions de travail se trouvent que dans la capitale?
        Pourquoi … ?

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    2. A mon humble avis, c’est vraiment irrespectueux de proceder ainsi au transfert d’un cadre. On dirait que la personne n’a pas de famille, vous pouvez la transferer aux iles turques sans préavis…. sans respect….sans…..

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  4. Avatar de Josué Fidèle
    Josué Fidèle

    C’est une belle réponse et elle correspond a la lettre du ministre l’annonçant avec aucun détail les raisons qui ont motivé son transfert. Avec beaucoup de réserve, laissant la place au doute, je ne pense pas que sa démission soit motivée par le fait qu’elle va travailler dans une province. Mais dans un milieu de travail la communication est d’une prépondérance capitale et les explications pour certaines décisions sont également importantes. Je pense qu’il est temps a ce que ces pratiques de Tonton Makout soient remplacées par des pratiques beaucoup plus adaptées mettant l’employé dans un atmosphère de travail beaucoup plus attrayant, inspirant confiance et dignité.

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    1. Voila qui est bien vu, et bien dit M. Fidele

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    2. Avatar de Marquise Ferjuste
      Marquise Ferjuste

      Je partage! Faudrait commencer par stopper ces pratiques de transfert a chaque nouvelle administration publique (ote toi de la que je m’y mette ou que j’y mette mon « Moun Pa ».

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  5. J’accuse maitre Camille Edouard qui, sans motifs a transferee au meme titre Me Farah cadet…! Ca resume qu’il n’a aucun mot negatif contre Elle en agissant seulement avec partialite et arbitrairement

    Je Monte a bord de Farah cadet pour cette meme response bref…!

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  6. Avatar de Clifford Hans
    Clifford Hans

    Connaissant les rouages du système, un transfert de Port-au-Prince à l’autre bout du pays (Jérémie) ne peut être qu’un transfert-sanction; à l’image de ce qui est pratiqué au sein de la Police Nationale. Cette lettre de démission sans jérémiades laisse transpirer cette probabilité.

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  7. […] en 1971, le Président américain Richard Nixon – dont la lettre de démission fut d’une brieveté toute cadétienne – vient de déclarer la guerre à la drogue. La même année, le bébé d’un Docteur […]

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