Il était une fois une Haïtienne du pays qui commença un blogue, pour affirmer la loi de sa bouche certes mais aussi, pour soulager les oreilles de ses pauvres parents et amis qui devaient l’entendre jour après jour, tour à tour, râler, proposer, déplorer, recommander.

Ses parents et amis, plus masochistes qu’elle ne le savait, se sont pourtant mis à lire ses billets, à en discuter avec elle et à les partager avec d’autres. Magnanimes, ils aident désormais à échauffer les oreilles des autres, en toute générosité.

Parmi ces autres, se trouvent des personnes bien conscientes de leur importance qui voient dans la blogueuse, avons-nous appris, un problème stratégique parce qu’elle est rattachée à une université, parce qu’elle est une « intellectuelle ».

Voilà le mot lâché ! Une intellectuelle c’est la pire chose qui soit. Comme en toute chose, m’explique-t-on, l’excès en tout nuit et, quand on réfléchit trop, c’est trop. Surtout quand on est une femme.

Le plus drôle dans tout cela, c’est l’insistance de certains à vouloir me caser dans des boîtes. Ils peinent à comprendre que je ne suis pas intéressée à ce qu’ils ont à m’offrir.

Mon cerveau et moi avons la plus belle histoire qui ait jamais été. Lui et moi, c’est à la vie, à la mort. Pour toujours. C’est l’univers qui l’a voulu ainsi. Que personne ne sépare ce que l’univers a uni.

13 réponses à « Des malheurs d’être une « intellectuelle » »

  1. Qu’elle persiste ! Qu’elle signe ! Qu’elle fasse des émules ! Les idées doivent être agitées même quand ça dérange et nous sort brutalement de notre illusion de confort égoïste !

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  2. Des malheurs de réclamer la Loi de sa bouche, pourrait-on aussi dire. Quel plaisir de savourer vos articles!!! Courts ou longs, ils invitent a la même profondeur de réflexion sur ce que nous sommes et vers ou nous voulons ou refusons d’aller.

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    1. Quel plaisir de lire ce commentaire. Mon cerveau et moi vous remercions.

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  3. Recevez Madame, mes felicitations en cette Journée Internationale de la Femme. Puissent tes mots servent à jamais de réconfort et de refuge pour toutes les damnées de la terre.
    Un lecteur asidu et silencieux de vos blogues
    Merci

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  4. […] certaines images du règne des Duvalier, du temps des Haïti, Vive la Différence!, j’ai fait remarquer à quelques gens de ma connaissance tout fiers de ces changements que cela me semblait faire un peu dans le stéréotype facile et le […]

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  5. […] mon cœur s’est brisée. Pourtant, je sais la protéger. J’aime en mode détachée. Je rationalise à outrance. Je supporte mal les décors de carton-pâte. Je devrais être blindée. […]

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  6. […] partie de mon cœur s’est brisée. Pourtant, je sais le protéger. J’aime en mode détaché. Je rationalise à outrance. Je supporte mal les décors en carton-pâte. Je devrais être blindée. […]

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  7. Ou se [yonn nan] pi bèl bagay ki rive sou “blogosphère haïtienne” lan depi lontan. Mesi paske “La loi de ma bouche” egziste. Kenbe la pa moli.

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  8. Ce cerveau, cette « inttelectuelle », cette plume… Bref, ce bel esprit qui épate tjrs mon entendement et qui me donne l’envie de retourner au bercail pour y être mentor[ée]

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  9. Avatar de Jean Ronald CADET
    Jean Ronald CADET

    Au sujet de la reprise de ce billet de LLDMB, j’ai répété et je continue à répéter cette fameuse phrase :
    <>

    Mille Merci Professeure !

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  10. […] Je ne suis pas une artiste. Ni une célébrité. Encore moins une influenceuse. J’ai un gentil blogue de rien du tout que quelques dizaines de milliers de gens se sont décidés à suivre. Nous avons généralement un accord – et je le crois bien compris – que si j’écris quelque chose qui leur plaît, je m’en réjouis et que si j’écris quelque chose qui leur déplaît, je ne m’en réjouis pas moins. C’est dans l’ordre des choses. Je ne suis pas une célébrité. Je n’entends pas en devenir une. Du reste, j’ai le mal de public. […]

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