L’organisation mondiale de la santé – après l’organisation panaméricaine de la santé – tire la sonnette d’alarme : 570 000 Sud-américains ont été touchés par la dengue cette année. Un véritable record pour la région où depuis le début de l’épidémie en 2019, l’OPS constate une augmentation de 30% par rapport à la dernière épidémie de 2015.
La dengue, c’est cinquante millions de personnes affectées par année. Bien moins que la faim, certes, mais autrement plus dangereuse – surtout si on se limite à la dengue sévère – que le COVID-19. La dengue, c’est aussi cinquante années d’existence avec 5 vaccins en cours de préparation et le tout récent Dengvaxia® (2018) – destiné aux malades de 9 à 45 ans et dont l’approbation n’est pas encore universelle. La dengue, c’est enfin une maladie de pays tropicaux et donc de pays du Tiers-Monde, ce qui explique peut-être donc cela.
Il y a un peu moins d’un an, les autorités sanitaires haïtiennes surveillaient l’évolution de l’épidémie. Au 23 août 2019, elles annonçaient que 3500 cas ont été enregistrés en République Dominicaine et qualifiait d’énorme le risque de propagation en Haïti. Une semaine plus tard, au 30 août 2019, nous en avions la confirmation, avec 18 cas recensés sur le sol haïtien. Pourtant, il faudrait peut-être s’y intéresser. D’autant que les symptômes des deux « grippes » sont similaires et que, à Singapour, dans au moins deux cas, le COVID-19 s’est fait passer pour la dengue.
Mais bon, il n’y a sans doute pas à s’inquiéter. Nous sommes dirigés par des gens rationnels, bien au fait de la réalité. Du Premier Ministre qui annonce la fermeture de nos frontières avec tous les pays sauf celui où le risque est le plus élevé au Ministre des Collectivités territoriales qui, dans un pays sans un seul cas avéré de malade atteint du nouveau coronavirus, s’apprête à fermer les petits commerces, avec gusto :
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