Tout a commencé en décembre 2019

Une atmosphère de fin du monde. Une quinzaine de pays atteints. Une catastrophe humanitaire en devenir. Parti d’Arabie Saoudite, le fléau a atteint, après un détour par le Yémen, les pays de la Corne de l’Afrique, après un détour par le Yémen. Depuis décembre 2019, des milliards de criquets pèlerins (sauterelles du désert) détruisent les récoltes d’une quinzaine de pays africains et moyen-orientaux mais les médias titrent régulièrement sur le nouveau coronavirus qui n’atteint pas l’Afrique.

Il est vrai que les risques ici ne sont pas aussi importants que le pour le COVID-19. Après tout, il s’agit seulement d’une invasion de sauterelles que l’on n’avait pas vu depuis 25 ans et qui nous reviennent courtoisie du réchauffement climatique (250 000+morts par année) et risquent de provoquer une famine (9.1 millions de morts par année). Ici, pas de krasch boursier à couvrir. Pas de personnalités atteintes. Juste des fermiers qui vont perdre blé, orge, maïs et sorgho et des millions de pauvres qui se retrouveront affamés dans une région abonnée aux crises de famine.

Il y a 3 ans, en février 2017, l’appel du Secrétaire général de l’Organisation des Nations-Unies pour trouver des fonds pour lutter contre la famine dans la région était tombée dans les oreilles d’un monde sourd. Seulement 15% du stock nécessaire avaient pu être collectés. L’Onu multiplia les avertissements quant au nombre massif de morts à envisager. Sans succès. Pourtant, une personne sur 9 souffre de faim dans le monde. 815 millions d’être humains. Et le remède est connu. Pourtant, aucune grande mobilisation. Aucune panique.

Un humain sur neuf est atteint d’une maladie dangereuse. Un humain atteint sur 100 en meurt. Le remède est connu et disponible en grande quantité. Il est toutefois très mal distribué, avec une accessibilité à géométrie variable. Or, voilà que, dans une des régions où il est particulièrement difficile d’accès, des milliards de sauterelles menacent de détruire toute capacité de production… dans l’indifférence générale.

Certes, la faim n’est pas contagieuse – et les frontières sont généralement déjà fermées aux pauvres – mais que dire d’une espèce qui n’a aucun problème à laisser, chaque jour, plus de 25 000 des siens mourir de faim alors qu’elle jette 41.2 tonnes de nourriture chaque seconde ?

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