Ce matin, je suis arrivée en retard au bureau. Non, pas à cause des embouteillages. (Il n’y en avait pas.) Je suis arrivée en retard parce que j’ai voulu, optimiste que je suis, faire le plein, avant de commencer la semaine.
D’une station d’essence à l’autre, la voiture revenait bredouille. De guerre lasse, j’ai demandé de l’aide à un ami qui m’a appris qu’une mystérieuse station à Delmas 34 en vendait.
C’était un peu à gauche – j’étais à Petion-Ville – et j’ai donc résolu de me rendre au bureau et de laisser le chauffeur partir, seul, à la chasse à l’essence.
Un collègue m’attendait pour discuter d’une question de la plus haute importance. Nous discutâmes donc, importamment. À son départ, j’ai fait un petit tour sur Twitter, où mes notifications semblaient avoir été dopées, pour voir ce que je ratais. (Pas grand chose, c’est Twitter.). Mais quelle ne fut ma surprise de voir que tout ce temps que j’ai cru avoir perdu à chercher de l’essence n’a jamais existé.
C’est que, voyez-vous, il n’existe pas de panne d’essence sur le territoire national. C’est Ignace Saint-Fleur, le directeur du Bureau de Monétisation des Programmes d’Aide au Développement (BMPAD) qui le dit. Alors, qui devons-nous croire ? Nos dirigeants sans peur et sans reproches ou nos yeux menteurs ?
Demandez au Nègre marron dont la flamme se serait éteinte, faute d’essence.
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