Il est des disparitions qui passent inaperçues… jusqu’à ce qu’en émanent des désirs de disparition qui intriguent.

Ce midi, une figure sanctionnée pour son implication présumée dans le financement de la violence et de l’instabilité en Haïti, qui s’était faite discrète, a soudain manifesté un intérêt inédit pour son empreinte numérique par le biais d’un mail envoyé par une firme floridienne de gestion de la réputation en ligne. Après des mois—presque une année—sans attirer l’attention, la voilà qui tente d’effacer son nom d’Internet.

Pas par le biais de la justice. Pas en contestant les accusations passées. Mais en engageant une entreprise spécialisée dans l’effacement de traces, le remodelage des résultats de recherche et la réécriture subtile de l’histoire.

De tels services, autrefois réservés aux célébrités ou aux entrepreneurs piégés dans un scandale, servent désormais des politiciens déchus, des hommes d’affaires empêtrés dans des affaires douteuses, et des figures qui redoutent soudain d’être recherchées sur Google. Ils tentent, avec un succès relatif, de contrer l’effet Streisand, ce phénomène bien connu où toute tentative de suppression d’une information en ligne ne fait qu’attiser l’intérêt du public. Drake peut en témoigner : plus il attaque « Not Like Us », plus le diss de Kendrick fait des chiffres.

La question qui s’impose donc est la suivante : pourquoi prendre un tel risque de raviver l’intérêt ? Et surtout, pourquoi maintenant ? Ce n’est pas là le comportement de quelqu’un qui assume son passé. Ni celui de quelqu’un qui se sait insignifiant. Cela ressemble à s’y méprendre à une manœuvre préventive. Une tentative discrète, mais calculée, de prendre le contrôle d’un récit avant même qu’il ne soit écrit.

En cherchant à disparaître, cette personne vient peut-être de nous donner une raison de regarder de plus près.

Me voilà donc intriguée. En attente. Alertes Google créées.