Jésus de Nazareth

Pour attester de l’existence du plus célèbre des juifs – avec Karl Marx – on use généralement de trois catégories de sources : romaines, juives et chrétiennes.

Les sources romaines, pays concordataire oblige, sont bien connues chez nous. Surtout Pline le Jeune, proconsul de Bithynie, né 61 après Jésus-Christ et qui, vers l’an 110 parlait dans sa lettre (X, 96, 5-7) à l’empereur Trajan de « ceux qui se disent chrétiens chantent entre eux alternativement un hymne au Christ comme à un Dieu ». Les autres, notamment un Tacite accusateur (pour lui les Chrétiens sont responsables du grand incendie de Rome sous Néron – Annales, XV, 44 ), sont moins connus sans doute parce que généralement peu flatteurs. Tous parlent toutefois de chrétiens croyant en un Christ.

Pour les sources juives, la référence semble être le Pharisien Flavius Joseph dont les Antiquités juives sont remises en cause par de nombreux historiens, lui aussi né après les faits, en l’an 37 de notre ère. Les sources chrétiennes, vous les connaissez, ce sont les Évangiles et l’ensemble du Nouveau Testament dédié au Messie.

De ces 3 catégories émerge un Jésus aux contours flous dont les histoires varient selon qu’il soit Fils de Dieu ou fils du soldat romain Pantera. Les histoires en question étant le fait d’écrivains, d’historiographes ou de disciples … il est évidemment difficile de parler de rigueur scientifique. Comme il sied au fils de Marie – c’est le nom que lui réserve l’Islam qui y voit un prophète – la vie de Jésus est un véritable mystère.

Il est fort probable qu’au premier siècle avant notre ère, un « influenceur » ait existé et que ses « followers » lui ait créé une vie hors normes en y incorporant des détails divins d’où les ressemblances avec Mithra, Horus et autres dieux méditerranéens. Il est possible qu’un faiseur de miracles du nom de Jésus ait pu capter l’attention de ses contemporains au point qu’ils aient cru voir en lui le Messie promis. Après tout, le Talmud de Babylone précise qu’il aurait été crucifié pour ses pratiques de sorcellerie et du fait qu’il avait séduit et égaré Israël. De trace réelle, de preuve solide de son existence toutefois, il n’y en a pas. Jésus n’a jamais écrit que dans la poussière (Jean 8: 6, 8) et est réputé être reparti au ciel avec son corps (Actes 1:9) … Mon propos ici n’est donc pas de parler du Jésus historique. Peu s’en faut. Ce sujet a été abordé maintes fois par bien mieux qualifiée que moi. Aujourd’hui où Il est ressuscité, je veux parler de l’idée de Jésus.

Dans un billet précédent, j’expliquais l’existence de Lucifer comme un brillant coup de com’ de l’équipe marketing de Dieu devenu … Amour. Cet Amour, c’est Jésus. Pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, Dieu – symbole ultime du pouvoir – est bon. Dieu est de notre côté. Dieu se sacrifie pour nous. C’est une révolution. Nous n’avons plus besoin d’apaiser les dieux et de les convaincre/contraindre par la prière ou la magie pour qu’ils soient avec nous. Désormais le divin se met, de lui-même, à notre service. Parce qu’Il nous aime et que l’amour l’emporte sur tout. Désormais, nous vivons sous la Grâce … non pas parce que nous le méritons mais parce qu’Il nous aime d’un amour qui pardonne tout, qui excuse tout et qui, surtout, protège de tout.

C’est ce Dieu-là – Jésus – remplaçant une lapidation par une invitation à ne plus pécher (Jean 8:11) qui m’intéresse aujourd’hui. Celui qui aide les malades (Matthieu 8:1-4), nourrit les affamés (Jean 6:1-16) et habille les démunis (Matthieu 5: 40). Celui qui n’admet dans son royaume que celleux qui, à leur tour, ont aidé, nourri, vêtu les plus petits d’entre nous (Matthieu 25:40). Ce Dieu qui sait faire preuve d’empathie, de sympathie et de compassion.

C’est ce Dieu-là – Jésus – qui est celui de ma mère. C’est ce Jésus qui fait que même si je ne la comprends pas, je respecte sa foi. Son amour pour nous, ses enfants, sa communauté, son pays, semble prolonger celui de Jésus, comme un puissant reflet de ce qu’elle reçoit de Lui et s’empresse de transmettre. Un amour de l’humanité qui coule de source. Sans contrepartie. Sans exigence autre que d’aimer à son tour. Aimez-vous les uns les autres. Sans plus.

C’est ce Dieu-là, Jésus de Nazareth, que j’aimerais voir plus de Chrétiens embrasser aujourd’hui. Lui, je l’aime bien.

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