La Bible ne laisse aucune ambiguïté sur le recours au bûcher pour châtier les criminels; elle est pour. Certains crimes sont si graves que la punition ne peut être autre : coucher avec sa belle-mère ou son beau-fils (Lévitique 20:14), coucher quand on est fille de prêtre (Lévitique 21:9), coucher avec son beau-père pour assurer à son défunt mari une descendance (Genèse 38:24). Parfois, Dieu brûle ces criminels Lui-même. Soit qu’ils se plaignent trop (Nombre 11:1), brûlent de l’encens sans autorisation (Lévitique 10:1-2; Nombres 16:35) ou pratiquent l’astrologie (Isaïe 47:13-14). Il arrive également qu’Il promette le feu parce qu’Il est jaloux (Deutéronome 32:21-24), en colère (Isaïe 24:6, Jérémie 49:2, Genèse 19) ou parce que l’un de ses fidèles le Lui demande (Psaume 21:9, 2 Rois 1:10-12, Ezéchiel 15:6-7). Après votre mort, pour avoir péché contre lui et ne vous être point repenti.e.s, vous irez tous.tes brûler dans la Géhenne, un enfer qui n’est pas les autres mais un feu éternel où vous serez jetés et brûlés (Jean 15:16) et d’où montera la fumée de votre tourment au siècle des siècles (Apocalypse 14: 10-11), en signe de votre châtiment, ruine éternelle, loin de la face du Seigneur (2 Thessaloniciens 1:7-9).
Si elle ne se pratique guère plus de nos jours – du moins, pas officiellement puisqu’interdit par le droit international – la punition par le feu se retrouve dans différents contextes et époques de l’histoire humaine. La peine de mort par le feu – comme le droit pénal en général – était souvent un outil d’intimidation et de dissuasion contre des offenses jugées graves: trahisons, hérésies ou coucheries. En général, les condamnés étaient jetés dans un brasier ou attachés à un poteau pour être brûlés vifs. Parfois, l’on brûlait le corps des condamnés après leur mort pour leur refuser une sépulture. Dans les deux cas, il s’agissait de marquer les esprits des spectateurs et de les dissuader de commettre des actes similaires. Voilà comment, La Pucelle d’Orléans (Voltaire, 1762), jeune femme devenue trop importante politiquement et militairement, finira condamnée au bûcher pour hérésie par l’Église catholique et l’inquisition anglaise en 1431.
Les raisons de sa condamnation sont multiples mais se résument à une peur: celle du pouvoir de cette jeune femme qui multiplie les succès politiques, militaires et religieux; soient les trois clés de la domination. Sa capacité à mobiliser les troupes, à galvaniser le peuple et à remporter des batailles a suscité l’admiration mais aussi la crainte chez ses adversaires. En prétendant agir sous la volonté divine, elle remettait en question l’autorité de l’Église et de l’État, représentant un défi permanent à l’ordre établi. Ses ennemis, français et anglais, mirent de côté leurs propres différends pour unir leurs forces et se débarrasser de celle qui leur était aussi dangereuse que pertubatrice. Celle qui s’est battue pour libérer la France de l’emprise de l’Anglettere sera livrée par la France libérée à l’Angleterre; une ironie tragique qui illustre la fragilité des héros face aux forces de la politique et de la manipulation.
À travers l’histoire de Jeanne d’Arc, Voltaire dénonce les abus de pouvoir, les préjugés de son époque et, surtout, les dangers de la superstition et du fanatisme religieux. Jeanne sacrifiée sur l’autel de la politique et de la religion, c’est une mise en garde contre la croyance aveugle autant qu’une condamnation de la persécution des inidivus osant défier l’autorité établie. Une plaidoirie en faveur de la tolérance, de la justice et de la liberté de pensée. Une mise en évidence des dangers de la manipulation politique et des machinations des puissants pour maintenir leur pouvoir en place.
Voltaire utilise le sarcasme et la satire pour dénoncer les pratiques injustes, éveiller la conscience de ses lecteurs.rices et susciter leur indignation, dans l’espoir de les mobiliser pour lutter contre l’injustice et défendre leurs droits. Si cela vous rappelle une blogueuse et son blog qui encourage à s’engager activement dans la vie politique et sociale de leur époque pour promouvoir le changement et la réforme des institutions, c’est sans doute une coïncidence. Simplement deux auteurs qui proposent une approche critique et éclairée pour déjouer les manipulations politiques en mettant l’accent sur l’éducation, la tolérance et la mobilisation citoyenne en faveur de la liberté et de la justice pour tous. Comme le veut la coutume.
De nos jours, de nombreux mouvements sociaux et activistes s’engagent dans des débats sur l’égalité des sexes, les droits des minorités, l’environnement, la justice économique, ou encore la décolonisation. Ces discussions et ces actions sont alimentées par une variété de médias et de plateformes: réseaux sociaux, blogs, documentaires, films engagés … que les individus et les groupes utilisent pour sensibiliser aux problèmes, mobiliser des soutiens et encourager l’action. Des mouvements entiers – contre le génocide à Gaza ou pour la construction de canal (aux) – prennent naissance, grandissent et se maintiennent via Internet. Les technologies de l’information voient s’émerger de nouvelles formes de résistance permettant aux personnes marginalisées et opprimées de faire entendre leur voix, de revendiquer leurs droits et de contester les structures de pouvoir injustes.
Face à cette créativité, les autorités et forces établies s’adaptent, réinventent le bûcher: répression policière, arrestations arbitraires, criminalisation des manifestations et des mouvements sociaux, diffamation des activistes, surveillance de masse, voire même, la violence physique. Pour intimider, dissuader et écraser toute dissidence. Pour préserver les intérêts des élites dominantes. Pour maintenir le pouvoir. Et, pour cela, tous les moyens sont bons: manipulation de l’opinion publique, restriction de l’accès à l’information et, le plus pernicieux d’entre tous, la cooptation des leaders de mouvements sociaux.
La cooptation est souvent dévastatrice. Elle vise à affaiblir un mouvement en sapant sa légitimité et sa capacité à représenter les intérêts des personnes qu’il est censé défendre. Elle y réussit en divisant celui-ci en créant des dissensions internes et en sapant la confiance entre les membres. L’attention est détournée des véritables enjeux et des objectifs du mouvement au profit des intérêts personnels ou des compromis politiques. Le mouvement perd de sa cohésion et cesse, dans les faits, d’exister, consumé par les flammes des ambitions personnelles.
PS: Pour l’étude biblique d’aujourd’hui, il s’agissait de savoir ce que la Bible pensait du bwa kale. Je l’ai un peu retournée mais j’espère tout de même que son traitement sera jugé convenable.
Comme d’habitude, le lien pour vos suggestions anonymes est ici: https://ngl.link/laloidemabouche





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