À l’approche du 3 avril 2025, date marquant le premier anniversaire de l’accord qui avait donné naissance au Conseil présidentiel de transition (CPT), des rumeurs insistantes agitent la Villa d’Accueil. Selon des sources exclusives et concordantes, les membres du CPT s’apprêteraient à remettre leur démission collective, invoquant « l’impossibilité d’assurer une transition apaisée dans les conditions actuelles ».
Les tractations en coulisses auraient débuté il y a plusieurs semaines, sous l’effet conjugué de pressions internationales et d’une autocritique douloureuse sur « le caractère ingouvernable » de la situation. Elles se seraient accélérées après la récente déclaration du Secrétaire d’État américain, Marco Rubio, évoquant la nécessité d’une nouvelle transition capable, cette fois, d’organiser des élections crédibles. D’après nos informations, ces discussions auraient abouti à un consensus discret : le CPT serait prêt à jeter l’éponge.
« Le CPT est arrivé au bout de ce qu’il pouvait faire, et il vaut mieux laisser place à d’autres forces plus légitimes », aurait reconnu un membre influent du Conseil.
Ce coup de théâtre interviendrait après une série d’épisodes ayant achevé de délester le Conseil de toute crédibilité. Dernier en date : la cérémonie ubuesque organisée hier pour « inaugurer » un nouveau local du tribunal de première instance de Port-au-Prince — le troisième en moins de deux ans, après que les deux précédents aient dû être abandonnés sous la pression des gangs. Une cérémonie solennelle, ruban, micros et caméras à l’appui, pour un tribunal qui, dans les faits, n’a pas siégé depuis des mois faute de conditions minimales de fonctionnement. Le tout pendant qu’au même moment, les gangs lançaient une offensive majeure contre la ville de Mirebalais, étendant un peu plus leur emprise vers le Nord.
Le CPT aurait pris acte de ce contraste saisissant entre ses gesticulations protocolaires et l’effondrement réel du pays. Selon les rumeurs, l’installation d’un « Comité de sauvetage national » serait déjà en discussion pour prendre le relais après la démission du Conseil.
L’annonce officielle serait prévue pour le 3 avril, un an jour pour jour après la signature de l’accord du 3 avril 2024. Un communiqué déjà rédigé évoquerait « l’échec d’une transition portée par des illusions » et « le refus de continuer à faire semblant ».
Mise à jour: Malheureusement, ceci est un poisson d’avril. Un CPT qui ferait une « autocritique douloureuse », reconnaîtrait son illégitimité et son inutilité, et en conclurait à la nécessité de démissionner — le tout sans proclamer son sentiment du devoir accompli — ce n’est pas très crédible.





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