Le président français Emmanuel Macron nous pense « complètement cons ». Il n’a pas tort mais pas pour les raisons qu’il croit. Le Premier ministre Garry Conille n’était ni super, ni formidable, même si, oui, effectivement, il a été viré. Ceci dit, ce n’est pas en révoquant un transplant naïf inepte et arrogant qu’Haïti en est arrivé là.

Conille nous est arrivé courtoisie de gangs tirant sur des avions et entraînant la fermeture de l’aéroport national est est reparti courtoisie de gangs tirant sur des avions et entraînant la fermeture de l’aéroport. Il est difficile de faire plus statique. En réalité, la situation s’est objectivement empirée. Plus de territoires perdus. Plus de gangs. Plus de massacres au mois.

Macron a raison, par contre, sur la « connerie » des Haïtiens. À tout le moins, ceux qui veulent s’en croire l’élite. Plus tôt, je discutais avec un homme d’affaires qui avait l’excellente idée de créer de nouveaux volontaires de la sécurité nationale en recrutant des jeunes hommes dans la fleur de l’âge, pour leur donner des armes après un mois de formation afin qu’ils attaquent les gangs. Même en mettant de côté que notre expérience précédente avec les VSN ne soit pas précisément glorieuse, ou que l’achat de ces armes ne pourrait se faire que sur le marché noir, c’est l’idée de pouvoir contrôler ces nouvelles recrues armées qui m’amène à constater la complétude de notre connerie. Ces jeunes hommes, voyant d’autres jeunes armés comme eux s’offrir une belle vie grâce à leurs armes, ne tarderaient pas à suivre le même chemin.

Il n’y a rien de plus démoralisant que de discuter avec ces hommes d’affaires, ces politiques et autres génies autoproclamés convaincus d’avoir « la solution » à tous nos problèmes. Des solutions qui, généralement, impliquent de sacrifier des gens du peuple –  les principales victimes des gangs de toute façon –  afin qu’eux puissent continuer à s’offrir une vie de prince au milieu de gueux.

Autour de moi existe une classe moyenne plus ou moins aisée attendant un sursaut d’un peuple qu’elle méprise même en l’envisageant en sauveur. Et, voyez-vous, je ne sais s’il existe plus con comme façon de penser.

Enfin, peut-être que si. Attendre de la communauté internationale, qui, aujourd’hui encore, se réunit sur Haïti, qu’elle vienne à notre secours. Ça, il faut l’avouer, c’est hilarant.

2 réponses à « Macron nous pense cons et il n’a pas tort »

  1. pas con du tout, Comme reflection!

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  2. […] Premier ministre qui était très bien ne manque plus à Emmanuel Macron. Leslie Voltaire, président du Conseil Présidentiel de […]

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Répondre à Jesse Dubreuil Annuler la réponse.

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