Quand l’enfant avide demande du gombo chaud, on le lui donne au creux de la main. Aussi, Ariel Henry et son gouvernement semblent-il avoir résolu de réserver, pour la dégustation du futur Conseil présidentiel de transition, une écorce de canne accompagnée de ses fourmis.
Le décret portant création du conseil publié, le gouvernement attend des conseillers pressentis les documents attestant de la conformité de leur candidature aux exigences de l’article 2 du décret.
Suite aux engagements pris par le Premier ministre, Dr Ariel Henry, le Gouvernement de la République annonce que le Décret portant création du Conseil Présidentiel de Transition a été adopté en Conseil des ministres et publié aujourd’hui vendredi 12 avril 2024 au journal officiel Le Moniteur.
https://www.facebook.com/share/p/tuDiCxN4ifRXu1XS/?mibextid=WC7FNe
Les personnalités désignées par les parties prenantes pour faire partie dudit Conseil, sont invitées à soumettre au Secrétariat Général du Conseil des Ministres les pièces requises conformément à l’article 2 du décret susmentionné. Les documents doivent être déposés sous pli cacheté, soit au Palais National, soit à la primature, Villa d’Accueil, à Bourdon.
La Primature attend de chaque candidat onze lots de pièces dont certaines exigent des démarches hautement compliquées et incroyablement fastidieuses en ces temps troublés:
- Un Certificat de bonnes vies et moeurs de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) qui, depuis quelque temps, a cessé d’en livrer.
- Toujours à la DCPJ, un Certificat de police attestant qu’il ne fait l’objet d’aucune accusation ou de poursuite pénale.
- Un extrait de casier judiciaire pour confirmer qu’il n’a été condamné par aucune juridiction.
- La liste de sanctions du Comité 2653 du Conseil de Sécurité de l’ONU pour vérifier qu’il n’est pas sur la liste.
- Un affidavit signé par un notaire attestant qu’il n’est pas candidat aux élections
- Un second affidavit toujours signé par un notaire certifiant qu’il ne s’oppose à la Résolution 2699/2023 du Conseil de Sécurité des Nations-Unies autorisant le déploiement de la Mission Multinationale d’Appui à la Sécurité
- Un titre de propriété pour satisfaire à l’exigence constitutionnelle
- Toujours pour satisfaire à l’article 135 de la Constiution, une lettre de travail (de l’employeur), une carte professionnelle (du Ministère du Commerce) ou une patente (de la Direction Générale des Impôts) attestant qu’il exerce une activité professionelle en Haïti.
- Des passeports, l’acte de naissance du candidat, l’acte de naissance de ses parents pour confirmer la nationalité haïtienne d’origine.
- Un certificat de domicile dans la commune de résidence délivré par le maire ou un jude de paix.
- Un certificat de décharge à retirer de la Cour Supérieure des Comptes dans le mandat des membres a expiré et dont la récente prorogration est de moins d’un mois – sauf s’ils ont été ministres auquel cas, ils devront composer avec l’absence du Parlement qui, d’après l’article 233 de la Constitution de 1987 devait lui donner décharge. Heureusement, un jour avant son assassinat, le président Jovenel Moïse avait accordé une décharge collective.
Le décret ne fait pas de référence à un CV ou une lettre de motivation mais cela ne peut nuire, surtout si la nouvelle compétence d’empathie s’étend au Conseil présidentiel. Ceci dit, nous avons affaire ici à des habitués de la politique haïtienne, ils sauront s’y prendre; ils en ont vus d’autres et comme le veut un proverbe camerounais, il n’y a pas de femme vierge dans une maternité.





Laisser un commentaire