Ce matin, je suis d’humeur généreuse. Je vous offre donc une petite consultation gratuite en termes de communication de crise. Si vous n’avez rien de concret à dire, taisez-vous. Cela marche à tous les coups, à toutes les heures, sous tous les cieux.

Posons, pour les besoins de la démonstration, que vous ayez été accusé.e d’avoir participé au magnicide du 7 juillet 2021. Plutôt que d’écrire de très longues notes de dénégation que personne ne lira de toute façon, à propos de « rumeurs » officieuses, il est indiqué d’attendre que ces rumeurs s’officialisent avant de réagir, s’il y a lieu, avec quelque chose de concret.

Le principe général est de se taire quand on n’a rien d’utile à dire. Parce que, selon la formule hollywoodienne consacrée, ce que vous direz pourra être retenu contre vous. Par exemple, même si cela vous démange, ne vous en prenez pas au juge. C’est le genre d’attitude que Donald Trump adopte et cette semaine, comme bien d’autres avant elle, vous avez dû voir à quel point c’est une stratégie perdante. Sérieusement, n’insultez pas le juge. Cela peut et va vous causer préjudice.

Les médias ne sont pas un tribunal. Il existe des procédures claires pour répondre à une accusation. Si vous devez communiquer, communiquez sur celles-ci. Les dénégations médiatiques ne réussissent jamais qu’à associer plus avant votre nom au fait nié. Plus vous les multipliez, plus vous en faites un sujet, plus on en parlera. Le silence, si vous y réfléchissez deux secondes, est votre meilleur allié. Taisez-vous.

NB: Conseil applicable aux accusations de corruption et de détournements de biens publics, aux sanctions internationales et à tous les crimes récents contre le peuple haïtien.