Ce matin, les bandits ont repris le commissariat de Gressier, comme pour rappeler que nous sommes encore sous le règne des gangs, tout comme sous Ariel Henry. Ce qui n’est guère rassurant, le nouveau gouvernement semblant de plus en plus se modeler sur l’ancien. En ce premier juillet de l’an de grâce 2024, au ministère de la Justice, l’avocat personnel du Premier ministre, promu ministre de la Justice, reçoit une lettre recommandée d’un commissaire du gouvernement fraîchement démissionné, désorienté d’avoir appris par des sources externes qu’il avait été remplacé et par lettre qu’il était nommé ailleurs.

Le Dr Ariel Henry avait également nommé son avocat personnel ministre de la Justice. Il annonçait aussi des changements à l’insu des personnes directement impliquées. Il partait pour de longs séjours à l’étranger malgré l’urgence sécuritaire. Il est d’ailleurs encore à l’étranger, ayant dû démissionner de Californie étant, car les gangs l’ont empêché de rentrer.

Mais les similitudes entre les premiers ministres Henry et Conille ne s’arrêtent pas là. Tous deux sont médecins; tous deux ont conservé pour eux le ministère de l’Intérieur; tous deux ont pris leurs fonctions via un tweet de l’ambassade américaine – une confirmation pour l’un, un rappel pour l’autre. Tous deux assistent également aux funérailles de policiers morts en combattant les bandits et prononcent des discours pleins de promesses à l’intention des familles. Une lectrice de ce blog, qui travaille avec d’anciens collègues de Conille, m’assure que, dans son cas, c’est sincère. Grand bien lui fasse.

La réalité, toutefois, est que depuis la chute du roi Henry, hormis une augmentation des nominations et des remplacements, peu de choses ont changé. Aucun plan concret n’a été annoncé à la nation. Les cafouillages se multiplient. Ni la sécurité ni la mise en place d’un processus pour doter le pays de dirigeants légitimes, élus, ne semblent préoccuper ce gouvernement de facto succédant à un autre gouvernement de facto.

Vous me direz qu’il n’y a pas que le gouvernement. Que le Conseil Présidentiel de Transition non plus ne dit rien. Évidemment. Il est mort.

2 réponses à « Enlever tripes, mettre pailles »

  1. […] Président, le gouvernement peut assumer tous ces pouvoirs, ce qui correspond parfaitement à la pratique précédente d’un certain Ariel […]

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  2. […] D’autant plus qu’il n’a pas de politique générale et son gouvernement semble agir de façon ad hoc. Mais ce n’est pas notre […]

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Répondre à Le CPT peut-il révoquer le Dr Conille ? – La loi de ma bouche Annuler la réponse.

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