Allons droit au but. Il est des titres de messes internationales qui vous indiquent clairement qu’elles sont factices. Une « conférence des Chefs d’état, de gouvernement et de justice » c’est comme un « European Women’s International Leadership Awards« , une ode à l’esbroufe pour bluffeurs du Sud en manque de reconnaissance internationale. Dans ces cas-là, il est toujours un mot à la superfétation tellement évidente que cela frôle l’insulte.
Commençons par les EWILA. C’est le mot international après européen qui arrête. D’autant qu’il est difficile de comprendre ce que ce titre implique. S’agit-il d’un prix du leadership féminin européen à l’international? Auquel cas comment une ancienne première dame qui n’occupe plus aucune fonction de leadership dans le pays se retrouve-t-elle choisie ? S’agirait-il plutôt d’un prix de leadership international créé par les femmes européennes ? Un prix international du leadership des femmes européennes ? Rien de tout cela ne fait sens. C’est un indicateur clair qu’il s’agit d’une « récompense » achetée; ce qu’on appelle dans le jargon spécialisé, un vanity award. Un de nos anciens premiers ministres en est particulièrement friand. La liste de ses récompenses internationales est aussi longue que factice. Mais revenons à Jean-Henry Céant.
Ce matin, il aurait posté sur sa participation à une conférence de haut niveau en Inde et l’un.e d’entre vous a voulu savoir si on pouvait y voir une nouvelle tentative d’ouverture de la communauté internationale à son égard. Je suspecte que vous vouliez surtout que je vois les commentaires sur sa récente perte de poids et la possibilité qu’elle procède du stress des sanctions mais jouons le jeu. Une conférence des chefs d’État et de gouvernement, c’est dans l’ordre des choses mais que vient chercher ici le « de justice » ? Les « chefs de justice » sont loin très loin d’être de la même strate hiérarchique que les deux premiers. L’idée qu’on puisse les retrouver ensemble, à l’international, à représenter leurs États, en toute égalité, est ridicule. Cette conférence n’est donc pas sérieuse. Cela explique toutefois qu’un ancien chef de gouvernement haïtien, qui n’est plus au pouvoir depuis 2019 et se trouve sous le coup de multiples sanctions internationales, y représente son pays.
Mais, me direz-vous, pourquoi ces gens se ridiculisent-ils à s’offrir des récompenses en chrysocale dont la facticité est si évidente. Je pourrais vous répondre que c’est parce qu’ils sont désespérés – ils le sont; ces fausses accolades ont vocation à laver des réputations et/ou à en créer une – mais c’est surtout parce que le public visé n’est pas vous qui lisez ce blogue et encore moins moi qui l’écris. Qu’une conférence à Harvard soit juste une salle louée à l’université, qu’une récompense européenne soit juste un événement tenu dans un immeuble en Europe ou une conférence mondiale soit juste une rencontre tenue dans un pays du monde … sont des subtilités qui échappent au public visé par cette propagande qui verra des photos, des gens et des décors exotiques et sera ainsi convaincu de l’importance avérée du leader.
Vous me direz que c’est pathétique de s’ouvrir ainsi à la moquerie de la sorte quand on a connu the real thing et je serai d’accord avec vous. Vraiment, je n’ai rien à vous opposer ici. Vous avez raison, c’est pathétique. Mais, bon, nous l’avons maintes fois établi, dans ce pays, nous ne sommes pas sérieux.





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