Le président dominicain pourrait être sur le point de régler la crise sécuritaire haïtienne à lui tout seul. Depuis qu’il a décidé de fermer la frontière parce que des paysans ont repris la construction d’un canal, 61 000 Haïtiens vivant en République Dominicaine sont rentrés chez eux, les produits locaux sont en position de force mais surtout les gangs sont dans la tourmente.
Il appert que nos chefs de gangs sont à court de munitions. Finis les temps anciens (novembre 2022) où des épouses (Midrenne Manessa Milien) de vice-délégués (Yvanosky Joachim) établis dans la région frontalière (Belladère) transportaient, dans leurs voitures, des munitions à destination des gangs. Aujourd’hui, les chefs de gangs se plaignent de ne plus pouvoir recevoir de munitions ; ce qui est mauvais pour les affaires . Ils avaient bien tenté une fausse trêve, un regroupement baptisé Viv Ansanm, pour nous faire croire qu’ils prenaient une pause exprès mais personne n’y a cru. Le lendemain donc, ils s’en sont pris à Saut d’Eau et Mirebalais où le bwa kale les a rattrapés. Et quand on est à court de munitions, la justice populaire est infiniment plus aisée.
Ce n’est pas la première fois que Luis Abinader a tenté, malgré lui, de nous aider. Au mois de février 2022, il s’était mis en tête de construire un mur. Peut-être aurait-il dû s’y tenir ? Si après 2 semaines, les gangs sont aux abois, imaginez 20 mois ! Il tombe donc sous le sens, que le président Abinader, toujours prompt à mobiliser la communauté internationale au secours d’Haïti, doit maintenir la frontière fermée.
Luis Abinader est tombé, par hasard, sur un excellent moyen de » s’engager définitivement auprès du peuple haïtien … en œuvrant à sa pacification et à son redressement définitif ». Depuis son élection à la tête de la République voisine, il n’a jamais raté une occasion pour rappeler à la communauté internationale sa responsabilité de protéger le peuple haïtien en « pacifiant Haïti ». Or, voilà que nous sommes en voie d’y arriver.
Alors qu’il s’apprête à briguer un second mandat, il ne devrait pas manquer de saisir cette chance de se distinguer en tant que leader régional, en maintenant la frontière fermée. Les résultats sont déjà là:
À ce rythme, nous pourrons bientôt dire adieu à cette force multinationale qui, depuis plus d’un an, doit arriver incessamment. Après tout, qui a besoin du Kenya ?





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