L’île Quisqueya continue de crouler sous le poids de bluffeurs. Aujourd’hui, sur les réseaux sociaux dominicains circule un communiqué qui n’a rien à envier aux meilleurs moments de la dictature des Duvalier. Après s’être elle-même couverte de salutations cordiales, la dame Hungría Feliz Alcántara, présidente du Parti révolutionnaire moderne (PRM) dans la municipalité de Cabral (dans la province du Barahona), informe les destinataires que, « par décision du haut niveau du parti et de la direction provinciale, les employés publics et membres du parti » ont reçu l’ordre de voter comme pré-candidat pour le poste de conseiller, la dame Hungría Feliz Alcánta (Babun) pour les élections internes prévues le 1er octobre de cette année. « Quiconque ne respecte pas cet ordre, écrit-elle, met en péril son emploi ».

Le haut niveau du parti, c’est son président, l’actuel président dominicain, Luis Abinader qui, hier, à l’université Columbia à New York, dût bravement se défendre d’accusations mensongères de racisme en République Dominicaine alors qu’il est de notoriété publique que le racisme n’existe pas et de fait ne saurait exister dans un pays qui invisibilise ses afrodescendants, rapatrie les siens en Haïti par erreur et dénationalise des dizaines de milliers de dominicains d’ascendance haitienne. En plein bras de fer commercial avec des paysans qui construisent un canal, il a fermé la frontière entre les deux pays en promettant, à grands renforts de communication de crise, d’éviter des pertes aux commerçants dominicains qui n’ont plus de marché où écouler leurs œufs et autres produits agricoles.

Au cœur de cette démagogie des plus sérieuses, Ito Bisonó, ministre du commerce et de l’industrie dominicain et accessoirement membre de la direction du parti, dont le compte Twitter s’essaie à convaincre que tout va bien, une crise à la frontière, où ça ?, des pertes commerciales, jamais, toute l’Amérique latine veut racheter nos produits.

Mais revenons à la dame Feliz Alcántara et à son communiqué. Le Parti révolutionnaire moderne est issu d’un schisme au sein du parti révolutionnaire dominicain (PRD) du président précédent, Leonel Fernandez … pour cause de manque de démocratie. La devise du nouveau parti dit assez son rejet des anciennes façons de faire : « Démocratie. Développement. Égalité. » Mais il est une règle de la réalité politique qui veut que les partis qui se proclament révolutionnaires et modernes le soient autant que la République populaire démocratique de Corée est républicaine, populaire et démocratique. Ce qui explique le communiqué, posté ci-dessous pour celleux d’entre vous qui entendent l’espagnol.

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