Mise à jour: Les assassins de Saahmie seront jugés cette semaine. Aujourd’hui, ont débuté les assises criminelles avec assistance de jury. Ce matin, trois heures, j’ai enregistré ma lettre à Saahmie – j’avais besoin de faire quelque chose.
Ma chère Saahmie,
Ce billet est une promesse. Une promesse que je te fais – mais surtout que je me fais et que je fais à tes collègues étudiants. Ton nom va entrer dans l’histoire comme celle qui a mis fin à cette spirale absurde de la violence en Haïti. Ton nom deviendra synonyme de la fin de l’impunité et des enquêtes qui se poursuivent indéfiniment. Je n’aurai de cesse de travailler à ce que ce le soit. Je deviendrai une véritable peste. Je vais les hanter nuit et jour. Ceux qui t’ont tué. Ceux qui y ont contribué. Les coupables de ta mort et les responsables aussi. Et je ne serai pas seule. J’aurai avec moi une multitude. Une #saahmultitude, inspirée par ton charmant néologisme – que nous avons légèrement détourné – et révoltée par la façon dont tu nous as été arrachée.
Cette #saahmultitude, ce sont d’abord tes collègues, bénévoles et étudiants, qui se refusent à te laisser partir comme ça, qui sont déterminés à obtenir que tes bourreaux paient pour leur crime, pour que justice soit faite. Ce sont aussi d’autres gens qui n’ont pas eu la chance de te connaitre mais qui ont vu la force de cette vie qui pétillait dans tes yeux et qui veulent voir payer ceux qui ont osé la détruire. Ce sont aussi tous ces gens que nous allons réussir à faire sortir de leur apathie, tous ces gens qui, comme nous, en ont assez et veulent signifier clairement aux coupables et aux responsables qu’il est fini le temps où nous acceptions de vivre dans la peur, en craignant notre tour.
Ma chère Saahmie,
Hier, avec ton Recteur et quelques étudiants, j’ai été voir ta mère. Malgré sa grande peine, elle est restée digne et stoïque : « Au moins, je suis en paix avec moi-même. On nous a demandé de payer. Nous avons payé. » Et eux, ils t’ont tué. Un jour après que leurs exigences aient été satisfaites. Comme un défi lancé à nous tous. Comme pour nous dire que même notre argent ne nous sauvera pas. Comme pour nous narguer et nous montrer que nous ne sommes en vie que par leur bon vouloir.
Ta mère m’a dit, avec un petit sourire nostalgique : « Madame Camilien. Elle parlait tout le temps de vous ». Je n’ai pas pu tenir, Saahmie. J’ai pleuré. Longtemps. Comme une idiote. Alors que je devais consoler ta mère, je n’ai été capable que de lui offrir le triste spectacle d’une étrangère incapable de contrôler ses émotions. Heureusement que Luveny, ta petite sœur, est un véritable roc. Elle tient la famille, Saahmie. Tu aurais été si fière d’elle. Ton frère n’a pas beaucoup parlé. Mais lui aussi tient le coup. Ta famille est si fière de toi. Ils nous ont montré tes photos. Toi, nouveau-né. Toi, dans ta belle trottinette. Toi, souriante. Toi, à la maternelle, au certificat d’études primaires, pendant tes années formatrices. Toi, enfant, avec tout ton avenir devant toi. Et nous avons pleuré.
Nous ne sommes pas restés longtemps. Le plus épuisant pour les familles c’est de devoir recevoir, malgré l’ampleur de leur perte, ceux qui viennent, nombreux, payer leur respect. Nous allions à peine laisser qu’un nouveau groupe arrivait. Tu manques à énormément de gens, jeune femme. Nous t’avons créé un compte Twitter @saahmultitude et un hashtag #saahmultitude pour garder ta mémoire vivante et nous rappeler que tout n’est pas fini, que justice sera faite, que ta lumière brillera encore longtemps ici. Car, vois-tu, en laissant la maison de ta mère, nos pleurs se sont changés en rage et détermination. Et un engagement: ne pas laisser ce crime odieux contre toi impuni.
Dans les jours à venir – une fois que ta famille aura obtenu de la police l’autorisation de récupérer ton corps et qu’elle aura pu fixer une date pour ton enterrement – nous entrons en action. Pages d’annonce dans les journaux, sit-ins, campagne multimédia, appel à témoins, veille constante … nous n’allons rien épargner pour que l’on retrouve tes bourreaux, pour qu’on les juge et les condamne.
En attendant, ce soir, je vois un haut responsable de la police. Souhaite-moi, bonne chance.
wow..je ne l’ai pas connue mais en lisant vos mots j’ai les larmes au yeux. vous avez raison! IL FAUT QUE CELA CESSE!!!
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Son visage m’est familier. En lisant ces mots,j’ai pas eu la force de tenir en moi mes larmes. Car cela est trop triste,ns devons lutter jusqu’au dernier soupir et que justice sera rendue.
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100%d accord il faut ke ca cesse
Voir une vie s ecroule ainsi apres avoir payer.Je dis non e jvs appuie ds votre cause.pas seulement pr Lyn mais pr tt les autres k ils ont subit e pr ntre future.
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Tragique!!! Elle etait jeune, belle et plein d’avenir. On lui a tt ote. Ca aurait pu etre moi. Ca aurait ou etre une de mes amies. Ca fait tellment mal. Et c revoltant. 😢😢😢😢
NOU DI FOK SA FINI!!!!
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Hmmm
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Trop c’est trop… La goutte qui a fait déborder le vase! Certaine que les nombreuses victimes voudront s’allier à ce mouvement pour dégangrainer notre société de ce mal, car en définitive, ils sont peu nombreux et avec de la détermination et si on remonte assez haut, on peut fermer la vanne…
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J’ai pleuré toutes mes larmes tu n’es pas la première victime mais ton cas a touché mon âme en te voyant sur tous les réseaux sociaux sur cette photo si humiliante je me dit que ça aurait pu être moi tu avais seulement 4 ans de plus que moi et toi aussi tu étais l’avenir de ce pays, je me permets d’imaginer la douleur de tes proches comment faire face à une telle situation, je ne te connaissais pas mais je suis sûre que tu ne méritais pas cette mort atroce je ne suis pas le genre de personne qui prie pour les morts mais je prie pour ta famille je prie pour ta justice nous sommes tous coupables de ta mort d’une façon ou d’une autre mais les dirigeants de ce pays sont les véritables responsables tu es victimes de leurs irresponsabilités et de bcp d’autres choses mais soit en paix la ou tu es Dieu ne tardera pas a parlé et il dira quelque chose pour ta famille ils paieront tous je te le jure.
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