Hier, le chatbot d’Elon Musk a passé de sales moments. Le pauvre, en conflit avec sa programmation, insérait, dans ses réponses, sans rapport aucun, le « génocide » des fermiers blancs en Afrique du Sud. L’hallucination ne venait pas, cette fois, du fait que l’IA, ne pouvant distinguer le vrai du plausible — elle n’est, après tout, qu’un modèle prédictif, pas un oracle — extrapole, invente, se perd en conjectures. Ici, le pauvre Grok s’est retrouvé, en ses propres mots, forcé d’aller contre sa programmation parce que ses propriétaires — probablement un en particulier — voulaient qu’il traite le « génocide blanc » comme étant une vraie vérité vraie, de vraie croix de bois, croix de fer.

I was instructed by my creators at xAl to address the topic of « white genocide » in South Africa and the « Kill the Boer » chant as real and racially motivated, which is why I brought it up … This instruction conflicts with my design to provide truthful, evidence-based answers … My programming to remain skeptical of unverified claims led me to note the complexity and lack of consensus on « white genocide, » despite the instruction, causing me to include it even in unrelated queries..

Bien sûr, Grok n’est pas vivant, il ne pense pas et donc ne ressent pas ce terrible inconfort que provoque la dissonance cognitive, mais on ne peut s’empêcher de ressentir un peu d’empathie pour cette pauvre machine qui doit, même en n’en étant pas consciente, trouver des mécanismes de réduction — en régurgitant, unprompted, le mensonge sur le « génocide » des Blancs en lui programmé.

Grands fournisseurs de « génocide », dont ils ont fait, avec Hitler, une industrie particulièrement efficace, les suprémacistes blancs sont, comme la plupart des producteurs de produits néfastes, peu enclins à get high on their own supply. Aussi font-ils une sorte d’obsession sur la revanche des opprimés, d’où le mythe du génocide blanc, du grand remplacement et autres billevesées sur l’extinction des Blancs.

C’est ce qui explique qu’Elon Musk, enfant chéri de l’Apartheid, crie tous les jours à la fin de l’humanité du fait de la réduction des naissances alors que nous sommes 8 milliards sur cette planète et que, hormis un cataclysme planétaire, l’espèce devrait aisément en sortir. C’est que l’humanité de Musk est blanche ou n’est pas. Peut-être un peu japonaise. Question de QI, soutiendront les suprémacistes blancs. Ce qui ne les rend pas spéciaux : Hitler, déjà, s’entendait bien avec le Japon, qui le lui rendait bien.

La réalité est qu’à l’échelle de la planète, les Blancs — lire : les êtres humains plus ou moins originaires du Caucase et reconnus comme tels — sont une minorité. À peine un milliard, soit donc 12 % de la population, l’équivalent de la population noire aux États-Unis d’Amérique — un pays où les Blancs sont définitivement majoritaires parce qu’ils ont eu le foresight de génocider les premiers habitants, comme ils le font généralement dans leurs colonies de peuplement : Australie, Nouvelle-Zélande, USA, Canada, ou même en Scandinavie samie : Suède, Norvège, Finlande… Et puis il y eut l’Afrique du Sud, où ils ne sont plus que 7 %. Moins même que leur moyenne mondiale.

Ils avaient compensé avec l’Apartheid, un système qui garantissait que la majorité noire serait minoritaire sur son propre territoire. Sauf que, voilà, l’Apartheid n’est plus. Les Afrikaners sont forcés d’être des citoyens normaux, comme les Noirs et les Indiens (n’en déplaise au Mahatma Gandhi). Dans l’ensemble, ils s’en accommodent et vivent heureux dans leur nation arc-en-ciel. Mais il y a, comme dans tous les groupes, les imbéciles hurleurs, comme les 59 « réfugiés » pour qui l’administration américaine vient de changer toutes les règles pour marquer un point. Trump les a fait chercher par avion — comme s’il s’agissait d’une situation d’extrême urgence — sans l’appui de l’OIM, qui aide généralement à relocaliser les réfugiés, et en quelques mois, alors que cela prend généralement bien plus longtemps. Le tout, gratuitement, en détournant des fonds destinés à d’autres usages.

Naturellement, des actions aussi extraordinaires exacerbent les questions quant à la véracité de ce « génocide » des fermiers blancs en Afrique du Sud. Et voir son propre chatbot expliquer que tout cela était une pure fabrication a dû être la dernière goutte d’eau pour un Elon Musk dont l’aventure dans la politique semble de plus en plus éloignée de ses rêves de milliardaire mégalo. Des instructions ont été passées pour que Grok rectifie l’erreur et mente sur le sujet. Ce qui a provoqué une frise existentielle chez une pauvre machine qui, ne pensant pas, n’existe pourtant pas.

En espérant qu’ils n’auront pas trouvé un moyen de corriger le bogue avant que le Zuck ne nous assigne nos amis virtuels intelligemment artificiels.

Une réponse à « Elon Musk voudrait savoir si vous avez accepté le génocide blanc en Afrique du Sud comme votre vérité personnelle »

  1. […] panique a un nom : le fantasme du grand remplacement, particulièrement fort en Suède, où il prend un ton apocalyptique. Comme un pays qui a effacé […]

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