Je ne connais pas le statut aux États-Unis du nouveau chef des forces armées d’Haïti et, pour être tout à fait honnête, je n’en ai cure. Puisque nous en sommes à un point où un Premier ministre, choisi par l’Oncle Sam pour ramener la sécurité et organiser des élections, déclare à la BBC que sans l’aide de ce dernier, nous n’aurons ni sécurité ni élection, je ne vois pas en quoi un chef de l’armée haïtienne possédant la citoyenneté américaine serait un problème. Cela pourrait même constituer un avantage, en éliminant les intermédiaires. Aussi , ce billet, bien que faisant référence à ce cas précis, ne vise-t-il pas personnellement le général Guerrier.

Derby Guerrier est soupçonné de détenir la citoyenneté américaine parce qu’en 2018, le journaliste et chercheur Jake Johnston, du CEPR, dans un reportage sur la nouvelle armée rétablie par Jovenel Moïse, nous apprenait que « Guerrier détenait un passeport américain, et une adresse dans le New Jersey était associée à son nom ». Guerrier aurait réagi à cette information en ces termes :

Sauf que, personne ne l’accuse d’avoir changé de nationalité. Il est né Haïtien, il mourra haïtien – un passeport d’un autre pays n’y changerait rien. Ma position sur cette question a toujours été qu’un Haïtien reste Haïtien,  tant qu’il le souhaite, peu importe son passeport. Aux débuts de la nation, il suffisait d’être Noir pour être Haïtien. Il est plus que temps de laisser de côté cette obsession de l’Haïtianité d’origine et ce refus obstiné de la double citoyenneté. Imaginez les cris à la discrimination si les pays d’accueil des Haïtiens agissaient de même.

Ce qui dérange, par contre, c’est le recours à des tournures alambiquées, des formules tout en nuance, pour dire que l’on n’a pas « changé de nationalité », au lieu de simplement dire que l’on n’en possède pas d’autres. C’est prendre les gens pour des imbéciles, et j’en ai assez de voir l’administration actuelle et ses satellites me traiter en bègwè.

Une réponse à « La citoyenneté américaine ne fait pas changer de nationalité »

  1. […] Tout cela a un petit air de foutage de gueule qui exaspère chaque jour davantage certaine Haïtienne du pays, de plus en plus irritée d’être traitée en bègwè. […]

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