Non.

Il n’en a pas le pouvoir.

Le Premier ministre de facto Garry Conille est ce qui se rapproche le plus d’un Premier ministre normal depuis le magnicide de Jovenel Moïse, il y a exactement trois ans aujourd’hui. Ce qui s’en rapproche le plus parce que, techniquement, même en admettant que le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) tient lieu de Président, sa politique générale n’a pas pu être ratifiée par le Parlement comme l’exige la Constitution. D’autant plus qu’il n’a pas de politique générale et que son gouvernement semble agir de façon ad hoc. Mais ce n’est pas notre sujet.

Le CPT ayant refusé d’embrasser son caractère de facto et de faire un coup d’État dans les règles, s’est laissé empêtrer inutilement dans des références à une Constitution que son existence même viole. En mars dernier, sur ce blog, nous les engagions à se créer une petite constitution de transition, le temps d’organiser des élections et de revenir à une situation de jure. Ils ont préféré se mentir, nous mentir, et se faire mentir. Aujourd’hui, ils en sont à préciser au Premier ministre qu’ils ont pourtant nommé qu’ils ne sont pas juste un organe consultatif, mais le chef de l’État. Or, dans les mots de l’immortel Tywin Lannister, « Tout homme qui doit dire : ‘Je suis le roi’ n’est pas un vrai roi ».

Dans sa correspondance adressée au Dr Conille, le CPT promettrait des « mesures » si celui-ci continuait d’agir sans concertation préalable avec la présidence. Sauf que, objectivement, aucune mesure n’est actuellement accessible au CPT. Juridiquement, il n’y a pas de Parlement pour censurer le Premier ministre. Politiquement, le CPT, qui n’a aucune légitimité populaire, doit son existence à la CARICOM – lire les États-Unis d’Amérique – et le Dr Conille a été choisi par les Américains qui l’ont ensuite imposé au CPT.

En dehors d’élections générales qui ne semblent être la priorité de personne dans l’Exécutif, la seule « mesure » possible serait celle d’un troisième coup d’État, après ceux contre Jovenel Moïse et Ariel Henry. En ce jour-anniversaire de l’assassinat de Jovenel Moïse, on ne peut ne pas l’évoquer. Mais le CPT ne semble avoir ni la force, ni la carrure, ni même la volonté.

Une réponse à « Le CPT peut-il révoquer le Dr Conille ? »

  1. […] drôle de voyage de Garry Conille continue de faire parler de lui et pour cause. Un Premier ministre qui part en tournée à l’étranger pendant neuf jours sans daigner en […]

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