
Il était une fois le 16 décembre 1990
Aujourd’hui, le septième épisode de la saga Star Wars, Le Réveil de la Force, sort dans les cinémas en France. Dans ce dernier épisode de la lutte achronique entre les chevaliers Jedi et les Sith, un Jedi (Kylo Ren, neveu du héros Luke Skywalker) est passé du côté obscur de la Force, comme avant lui, un autre Jedi (Darth Vader, le père même du héros). C’est le thème de la série entière: l’équilibre entre le bien et le mal et, en particulier, l’attraction que ce dernier exerce sur ceux qui étaient ou que l’on croyait préalablement bons.
Il y a 25 ans, jour pour jour, le peuple haïtien élisait dans la joie et la bonne humeur, un prêtre adepte de la théologie de la libération qui promettait justice, transparence et participation à un peuple qu’on avait toujours privé des trois. 25 ans plus tard, ce peuple attend toujours que se matérialise ce rêve fou qu’il croyait lavalassement possible.
Un très bon ami qui, dans son adolescence, a cru aux discours et aux promesses d’un lendemain meilleur du prêtre de Saint Jean Bosco, parle en ces termes de son « erreur de jeunesse »: » Je voulais changer le monde. Et je refusais que le monde me change. » Tout comme le peuple haïtien qui, ce 16 décembre 1990, s’était mis debout pour élire son premier et, probablement seul, président démocratiquement élu. Il pensait pouvoir changer le monde (et sa manie de diriger la destinée de la première République noire). Mais c’est le monde qui l’a changé (en un peuple pathétique, à genoux, humilié).