Le coup d’hier a un auteur. Le BMI: Bloc Majoritaire Indissoluble créé le 29 avril 2024 pour décider de:

L’élection du Président du Conseil Présidentiel.
La nomination du Premier ministre de la Transition
La constitution d’un gouvernement d’unité nationale
La mise en place du Conseil Electoral Provisoire
L’assurance de la réussite de la mission de la Transition

Extrait de du texte de constitution du BMI

Comme pour donner raison à la conclusion du billet d’hier soir, le texte fondateur du Bloc commence par viser l’accord du 3 avril et le projet de décret pour mieux les ignorer. La grande idée du Conseil était de forcer les principales forces politiques du pays à travailler ensemble. Le BMI vient confirmer que les politiques d’hier sont encore les politiques d’aujourd’hui. Des partis dirigés par des personnalités décriées, sanctionnées, inculpées, se sont mis ensemble pour (re)prendre le pouvoir. Une élite politique qui n’est jamais partie n’a pas besoin de se renouveler. Elle n’a jamais besoin que de se maintenir. Ce qu’elle a fait. Dont acte.

Le plus intéressant dans la constitution de ce nouveau bloc toutefois, ce sont les considérants et en particulier les deux derniers qui justifient son lexistence et le rendent même nécessaire.

Considérant que suivant les principes du gouvernement représentatif le Conseil Présidentiel fonctionnera comme une assemblée et obéira à la logique majoritaire, qualifiée ou simple,

Considérant le risque que l’absence d’une majorité clairement constituée et stable au sein du Conseil Présidentiel fait encourir à la Transition et à la réussite de sa mission,

Le BMI se veut donc le sauveur de la Transition, ce qui lui permettra de réussir en évitant les blocages inutiles des non-alliés. Le Conseil présidentiel de la transition est officiellement composé de neuf membres dont deux observateurs. Avec l’existence du BMI, et à moins de dissoudre l’indissoluble, les trois autres membres votants rejoignent pratiquement les deux observateurs en n’ayant d’autre influence que celle de partager leur expertise avec leurs collègues qui seront, dans les faits, seuls à décider.

Heureusement, les membres du BMI ont déjà prouvé que les accords n’engagent que ceux qui y croient. Les membres minoritaires ont donc encore une chance. En politique, les alliances se forment et se déforment. Tout reste possible. Ce qui serait mal avisé par contre serait de constituer un bloc minoritaire d’opposition se contentant de contester les décisions de la majorité … alors qu’il suffit d’une seule désertion pour la faire passer de l’autre côté. Et, ce ne devrait pas être difficile. Le CPT n’a-t-il pas commencé son règne en prêtant allégeance à la Constitution alors même qu’il la violait ?