Et si les gangs servaient à prévenir les élections ?

L’argument sécuritaire pour nier le droit aux élections de millions de citoyens et de citoyennes a toujours sonné creux, mais je commence sérieusement à me demander s’il ne s’agit pas en fait d’une stratégie délibérée quoique non assumée pour prolonger les transitions. Aux débuts de ce blog, nous avions conclu qu’en Haïti, il existait une classe particulière de politiciens, des charognards de la politique, qui ont besoin que la démocratie haïtienne soit en décomposition pour survivre et quoi de mieux pour garantir cet état de putréfaction que de compromettre le processus électoral irrémédiablement.

Au mois d’avril, de guerre lasse, j’ai établi une stratégie en 8 points pour sécuriser les élections dans des zones de conflit. Je proposais alors de déployer rapidement des forces de sécurité, d’utiliser des unités de vote mobiles, de reporter les scrutins dans les zones à haut risque, de lancer des campagnes de sensibilisation des électeurs, de solliciter un soutien international pour une surveillance en temps réel, d’adopter une approche inclusive pour les populations déplacées, de mettre en place des mesures de réconciliation post-électorale et de s’inspirer des initiatives de lutte contre les gangs et de développement socio-économique réussies ailleurs. Cela n’a servi à rien puisque je continue de recevoir les mêmes questions quand j’exige, ce qui est mon droit le plus entier de citoyenne d’une démocratie, des élections.

Hier, le Premier ministre Garry Conille a visité les bureaux du Conseil électoral et a engagé son gouvernement sur la formation d’un CEP en vue de réaliser les élections qui, au 7 février 2026, doivent nous sortir de cette transition de trop.

L’accord du 3/4 avril 2024 qui a donné naissance au Conseil présidentiel qui a nommé l’actuel premier ministre lui donne 60 jours après l’installation de son cabinet. Il lui reste donc une cinquantaine de jours. Il ne lui reste plus qu’à s’activer.

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