Un médecin en remplace un autre, que l’hôpital soit béni, tant qu’il ne se fout pas de la charité, nous devrions nous en sortir. Certes, il est un risque de fuite sous le poids combiné d’expériences personnelles et précédentes mais il ne faut pas vendre la peau de lapin sans casser des œufs, d’autant que, comme le rappelle un proverbe danois, les œufs et les serments se brisent vite.

La dernière mention officielle du nom du roi Henry date du décret créant le nouveau Conseil Présidentiel de Transition comme pour rappeler que, même étant forcé de demeurer à l’extérieur du pays, il n’en avait pas moins la charge. Ensuite, c’est allé très vite.

Après une fraude caractérisée par le directeur des Presses Nationales qui s’en est sorti en publiant une « correction », l’arrêté avec les noms des nouveaux conseillers-présidents est paru, sans que ceux-ci aient eu, au final, à présenter leurs enveloppes jaunes. Un premier ministre intérimaire a été nommé. Le nouveau CPT installé. Un président du CPT élu sans l’être puis devenu tournant. Et enfin un nouveau premier nommé qui, hier, 2 juin 2024, a visité le bas de la ville, accompagné de policiers en tenues de combat.

Garry Conille, nouveau Premier ministre haïtien, est arrivé samedi dans la capitale, après 12 ans d’absence. Il a fait les choses dans les règles. Après avoir été choisi par consensus par un CPT acquis à l’évidence, il a démissionné de son poste de directeur régional à l’UNICEF puis s’est rendu sur son nouveau lieu d’affectation pour prendre sa nouvelle fonction. Un contraste marquant avec son prédécesseur qui après s’être rendu à l’étranger dans le cadre de ses fonctions s’est vu refuser l’entrée en République Dominicaine, puis s’est retrouvé dans un hôtel portoricain sous le regard protecteur du FBI, avant de finir quelque part en Californie.

Présumément, il y serait encore. Dans quelles conditions ? On ne sait. Serait-il toujours sous la protection de ceux qui l’ont nommé par un tweet et ont rappelé, toujours par un tweet, de nommer son successeur ? Mystère ! Le contribuable américain aurait-il pris le relais dans le défraiement des frais de vie du neurochirurgien ? Si oui, à quel titre ?

Des Haïtiennes et des Haïtiens du pays aimeraient le savoir.