Merci aux grenadières ! pour nous avoir autorisé.e.s à y croire

Pas de championnat national depuis 3 ans. Une fédération en instance de normalisation pour cause d’abus sexuels sur les joueuses. Un entraîneur passé en troisième division française qui n’est jamais venu en Haïti qu’une fois. Sur le papier, rien ne nous permettait d’envisager une participation à la Coupe du Monde mais il y avait Melchie « Corventina » Dumornay et ses collègues. Elles y crurent avant nous puis nous permirent d’y croire. Pour la première fois de son histoire, Haiti participait à la Coupe du monde féminine de football et tout un pays se sentit, l’espace de 3 matches, autorisés à croire. Alors, merci, mesdames. Merci de cet élan d’espoir.

Notre dernière fois en Coupe du monde, c’était en 1974. Pour un résultat similaire. Trois matches. Trois défaites. Mais que de rêves ! Emmanuel Sanon et les siens sont entrés dans la légende. La légende de Corventina et des siennes vient de commencer. Avec une moyenne d’âge de 22.8 ans, l’équipe des Grenadières était la plus jeune du championnat. Nerilia « Nerigol » Mondésir, brillante capitaine de l’équipe et Kerly Theus, excellente gardienne, n’ont que 24 ans. Dumornay en a 20. Dans quatre ans, elles pourraient encore surprendre.

Qu’elles aient participé cette année toutefois suffît amplement à cimenter leur statut. Nos moments de joie sont suffisamment rares pour que nous les chérissions longtemps. 1974, c’était il y a près d’un demi-siècle mais cela ne nous a jamais empêché de le célébrer. Alors, 2023, vous pensez ?

Hier, l’Espagne, pour sa première participation, en finale, a remporté la neuvième édition de la Coupe. La Roja espagnole a battu Les Lionesses anglaises 1-0. Le seul but du match, le but gagnant, est d’Olga Carmona qui, à la fin du match, apprenait que son père était décédé deux jours plus tôt.

Nos Grenadières ont joué la Coupe sachant que leur peuple se mourait. Les défaites savent être aussi compliquées que les victoires.

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