La girafeđŠ adore les feuilles đ de l’acacia. Elle en raffole. Il n’y a rien qu’elle aime plus au monde. L’acacia, contrariante, dĂ©cide de n’avoir des feuilles qu’Ă sa cime, tout en haut. La girafe se dote d’un cou long, trĂšs long. L’acacia s’Ă©quipe d’Ă©pines, bien fines et pointues. La girafe allonge et raffermit sa langue đ.
L’acacia a une idĂ©e. Puisque la girafe refuse d’entendre raison, autant chercher du renfort. L’acacia dĂ©veloppe une toxine qui, lorsque la girafe se nourrit Ă un arbre, prĂ©vient les autres arbres en Ă©mettant un signal chimique pour qu’ils puissent eux aussi produire cette toxine. Que nenni ! La girafe s’approche des arbres sous-le-vent, de sorte que l’odeur du premier n’arrive pas aux autres.
VoilĂ des millĂ©naires que cela dure. C’est l’Ă©volution lamarckienne oĂč « tout ce qui a Ă©tĂ© acquis, tracĂ© ou changĂ© dans l’organisation des individus pendant le cours de leur vie, est conservĂ© par la gĂ©nĂ©ration et transmis aux nouveaux individus qui proviennent de ceux qui ont Ă©prouvĂ© ces changements« . (4Ăšme loi)
C’est l’adaptation. Une recherche constante d’harmonie avec le milieu qui nous entoure. Il s’agit de survie certes mais il s’agit aussi d’Ă©quilibre.
En 1995, au Kenya, un biologiste amĂ©ricain eut la bonne idĂ©e d’intervenir et de « protĂ©ger » les acacias des girafes. Comme trop souvent avec les interventions amĂ©ricaines, cela s’est mal terminĂ© pour … les acacias tombĂ©s victimes de fourmis parasites.